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FlashPress - Infocatho
19 au 21 janvier 2007 (semaine 04)
 

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2007-01-21 -
LA CRÉATIVITÉ DE NOS ÉGLISES

La créativité oecuménique çà existe, mais
quand on a le nez sur le guidon, on s'en aperçoit d'autant moins que la dynamique oecuménique a peu de visibilité supra locale. Le pasteur Gil Daudé nous dit son questionnement dans le BIP de janvier.

" Je suis étonné par la créativité oecuménique de nos Églises, écrit-il dans le bulletin de la Fédération Protestante, au terme d'une rencontre de délégués à l'oecuménisme.

À chaque Forum oecuménique de la Fédération protestante de France - qui rassemble les délégués oecuméniques des 22 Églises de la FPF et des régions, sans oublier pour ce Forum de novembre, les délégués des autres Églises chrétiennes, on le constate : que de rencontres et de travail oecuméniques sur le terrain ! Mais quand on a le nez sur le guidon, on s'en aperçoit d'autant moins que la dynamique oecuménique a peu de visibilité supra locale (rien dans la presse régionale protestante, par ex.).

"Pourtant, la période ne serait pas favorable : les ministres sont surchargés, certaines Églises sont préoccupées à sauvegarder les meubles, d'autres à préserver leur unité interne... Une période de fragilité donc, qui bien que ressemblant à une ère de récession, est plutôt une époque de recomposition.

"
On connaît les facteurs de cette recomposition : de nouvelles générations dont le rapport à la foi est bien différent de leurs anciens, une diversification croissante des Églises et, au sein des Églises, un élargissement de la table oecuménique (notamment avec les Évangéliques et Adventistes), de nouveaux facteurs sociologiques qui les dépassent en ayant des conséquences sur la vie des Églises (réappropriations identitaires, syncrétismes relativistes, mondialisation ... ). Nos Églises fragilisées ont davantage peur des autres, disait un délégué.

"Dans ce contexte, si l'on n'invente pas, on meurt. Ou, tout au moins, on est marginalisé, à l'image de ces vieux groupes oecuméniques que leurs communautés ignorent.

"Au milieu de tout cela, nos Églises se cherchent et, en leur sein, les délégués oecuméniques... cherchent aussi...Que cherchent-ils donc ? Non pas (non plus) à « faire de I'œcuménisme », de l'activisme à tout prix, mais bien plutôt à transmettre une vision théologique et/ou spirituelle de l'Église du Christ, forcément une et réconciliée dans sa diversité, dans son témoignage multiforme, et dans la multiplicité de ses actions au service du monde.

"Cette vision spirituelle, elle se reçoit comme un don de l'Esprit, elle se travaille dans le corps à corps des Écritures, elle s'appuie sur les sacrements, elle se façonne dans le vivre-ensemble inter-ecclésial, elle s'hérite de ceux qui nous ont précédés, elle s'inscrit dans la nuée des témoins.

"Mais comme tout don de la Grâce, son passage ne laisse pas indemne. Elle dérange, elle brûle, elle provoque au changement, c'est-à-dire à mourir et ressusciter un peu plus avec le Christ et en Christ. Nos prétentions sont mises à bas. La dynamique oecuménique est « kénotique », elle rejoint l'humilité du Christ dépouillé de sa condition divine (Phil 2).

"Alors, nous ne sommes plus dans une recherche diplomatique de l'union ou de la collaboration, mais dans le travail (au sens de l'accouchement) de la communion - échange de dons, dans la percée laborieuse de la lumière nouvelle d'un matin de résurrection.

"
Là où n'est pas la communion -échange de dons-, là n'est pas le St Esprit. Quel est donc l'esprit (l'Esprit ?) qui t'anime, quelle prière t'accompagne à la rencontre de l'autre, et à plus forte raison s'il se tient loin de toi ?

...
"Il faut pratiquer à nouveau l'apprivoisement mutuel avec de nouveaux ministres, de nouvelles générations, de nouvelles Églises par exemple issues de l'immigration (des pays de l'est ou du sud), parfois seulement demandeuses de locaux.

"Comment laisser les nouvelles expressions culturelles, spirituelles et ecclésiales bousculer nos vieilles habitudes de réunion et de célébration ? Chez nous, témoigne une déléguée, les jeunes nous débordent. Ils se rencontrent mais différemment de leurs aînés. Ils étaient 60 jeunes à se retrouver avant la Semaine de l'unité. L'hospitalité eucharistique n'est pas leur problème. Ceux qui sont engagés le sont à fond dans leur identité, mais ils ne sont pas blessés dans leur relation à l'autre Église comme leurs aînés.

"Le paysage change.
On cherche donc à réinventer une éthique de la relation pour sortir des prejugés et des caricatures, pour rassurer aussi. Comment mieux entendre le dilemme de l'autre Église qui change aussi et prendre en compte la nouvelle configuration de l'Église partenaire ? questionne un délégué.

...
"Même nos bonnes vieilles célébrations communes de la semaine de l'unité ne vont plus de soi. Elles laissent un goût d'insatisfait, d'un formalisme inadapté dans lesquels les nouvelles Églises et les nouvelles générations ne trouvent guère leur compte. Construire ensemble une prière commune suppose que l'on se connaisse assez. Parfois, il faut d'abord se rendre visite pour comprendre comment l'autre prie... à condition de le faire réellement et réciproquement.

"Ce qui a changé, c'est qu'on a peur car personne ne sait ce que sera l'Église demain, conclut un délégué. Il nous faut le courage de dire nosfragilités les uns aux autres. Comment se soutenir pour avancer dans lesfragilités que nous vivons ?

" "Peut-être cette année, la semaine de prière pour l'unité des chrétiens nous aidera-t-elle, avec les chrétiens dAfrique du Sud, à identifier nos incapacités, nos aveuglements et nos surdités, et à nous laisser guider prs cette lumière du Christ qui brille pour tous, espoir de renouveau et d'unité. (texte dans le BIP - FPF)


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