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du 22 au 24 janvier 2007 (semaine 03)
 
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2007-01-24 -
L
'ATTENTION PASTORALE FACE A L'EUTHANASIE

Le cardinal Carlo Maria Martini, ancien archevêque de Milan, a appelé l’Eglise à "plus d’attention pastorale" face à la question de l’euthanasie et de la fin de la vie, nuançant ainsi la rigidité dont elle a fait preuve lors de mort de Piergiorgio Welby.

Le cardinal italien s’est exprimé dans un entretien accordé auquotidien italien "Il Sole 24 Ore", le 21 janvier 2007. Il étaitinterrogé sur le cas de L’Italien Piergiorgio Welby, atteint d’une dystrophie musculaire est décédé le 20 décembre dernier, après, qu’à sa demande, son respirateur artificiel ait été débranché. Le diocèse de Rome avait alors refusé à sa famille des obsèques religieuses.           

Les cas comme celui de Welby "seront toujours plus fréquents" et "’Eglise devra leur donner plus d’attention pastorale", a expliqué le
cardinal Martini, dans un texte publié dimanche par le quotidien Il Sole 24 Ore. Selon lui, il est nécessaire du point de vue juridique d’élaborer des normes de tutelle pour les médecins et les patients "sans que celles-ci impliquent d’aucune manière la légalisation de l’euthanasie".

Le cardinal Martini donnait en exemple la
législation française, sur les droits du malade et la fin de la vie votée en 2005. Pour lui, elle semble avoir trouvée un équilibre qui, s’il n’est pas parfait, a au moins été capable de réaliser un consensus dans une société pluraliste.

Pour l’ancien archevêque de Milan, cette loi consent d’une part de reconnaître la possibilité, pour le patient informé, de refuser des soins, s’ils sont retenus disproportionnés. De l'autre cette législation protège les médecin d’éventuelles accusations, comme celles d’homicide ou d’aide au suicide, sans que ceci implique la légalisation de l’euthanasie. 

Le cardinal a aussi observé que les nouvelles technologies qui permettent des interventions toujours plus efficaces sur le corps humain demandent un supplément de sagesse pour ne pas prolonger les traitements quand ils ne profitent plus à la personne. "Il est de grande importance, dans ce contexte, a-t-il ajouté, de distinguer entre euthanasie et acharnement thérapeutique, deux termes souvent confondus".

Le point le plus délicat est que pour fixer si une intervention médicale est appropriée, on ne peut pas en appeler à une règle générale, mathématique, de laquelle déduire le comportement adéquat. Mais un discernement attentif qui prend en considération les conditions concrètes, les circonstances et les intentions des sujets concernés, est souhaitable, du point de vue du cardinal. "Il est de la responsabilité de tous d’accompagner celui qui souffre, surtout quand le moment de la mort est proche. Mais il serait peut-être plus correct de parler non pas tant de suspension du traitement (et encore moins de débrancher la machine) mais de limitation des traitements", a conclu le cardinal Martini en insistant sur l’importance des soins palliatifs.

Le débat est ainsi relancé d'autant que dès lelendemain lundi 22 janvier, l
e cardinal Camillo Ruini, président de la conférence épiscopale italienne, a encore justifié cette intransigeance par le fait que Welby, "jusqu'à la fin, a persévéré lucidement et consciemment dans sa volonté de mettre un terme à sa vie", se mettant ainsi en contradiction avec "la loi de Dieu"..."Personne, fût-ce le malade lui-même, ne peut disposer de la vie d'un être humain". (source : apic et il sole 24 ore)

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