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du 25 au 28 janvier 2007 (semaine 04)
 

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2007-01-28 -
L'ASIE, PRÉOCCUPATION MAJEURE DE BENOÎT XVI


Sandro Magister, observateur "vaticaniste", nous livre dans "Chiesa" ses impressions sur les deux initiatives par lesquelles, en quelques jours, Benoît XVI a attiré l'attention de tous sur le présent et l'avenir des chrétiens en Asie de l'Est.

Le jeudi 25 janvier, il a reçu le premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung (dans la photo), premier haut représentant du régime de Ho Chi Minh Ville à se rendre au Vatican. Le Vietnam est le deuxième pays d'Asie par le pourcentage de catholiques après les Philippines. Et l'Eglise y est particulièrement dynamique, malgré l'absence de liberté religieuse.

Quelques jours plus tôt, les 19 et 20 janvier, Benoît XVI avait convoqué au Vatican une réunion sur l'Eglise catholique en Chine. Le communiqué final, en plus de l'annonce d'une prochaine lettre du pape aux catholiques chinois, a mis en évidence l'héroïsme de nombreux fidèles, prêtres et évêques, leur ténacité à ne pas se compromettre, le retour à la communion avec le pape de la "presque totalité" des évêques illégitimement mis en place par le régime communiste pour s'opposer à Rome et enfin la "croissance surprenante de la communauté ecclésiastique". On compte chaque année 150.000 nouveaux baptisés, pour la plupart des adultes. Beaucoup d'entre eux proviennent du monde de l'entreprise et de l'université.

Toujours en Extrême-Orient, l'Eglise catholique est aussi particulièrement florissante en Corée du Sud. Au cours des dix dernières années, le nombre de fidèles a pratiquement doublé pour atteindre aujourd'hui 10% de la population. Là-bas, à la différence du Vietnam et de la Chine, la liberté religieuse est garantie, le niveau de vie est élevé, et les défis que l'Eglise doit affronter ressemblent plus à ceux du monde occidental.

Jean-Paul II avait déjà désigné l’Eglise en Asie comme "notre champ d’action commun pour le troisième millénaire". Benoît XVI montre qu’il est bien décidé à continuer dans cette voie.

Aujourd’hui, c'est le continent qui compte le plus faible nombre de catholiques. Avec le développement de grandes nations telles que l’Inde et la Chine, l'Asie deviendra à l’avenir l’axe principal du monde.

S'il est vrai que certaines de ses civilisations, par exemple le Japon, se sont révélées presque imperméables à l’expansion missionnaire de l’Eglise. Mais cela n’a pas toujours été le cas dans d’autres grandes régions d’Asie. Depuis ses origines, le christianisme s’est projeté vers l’Orient. Déjà au temps des apôtres, on notait sa présence en Inde. Progressivement, depuis la Syrie, le christianisme "nestorien" s’est propagé vers l’Asie Centrale et même jusqu’à la Chine.

Aujourd’hui, analyse Sandro Magister, si une place plus large était accordée à la liberté religieuse, l’Eglise catholique pourrait bien se propager de nouveau dans beaucoup de pays asiatiques, à condition que sa volonté missionnaire reste vivante.

Il convient cependant de se rappeler d’un piège souvent mis en évidence par le cardinal Camillo Ruini dans ses réflexions de géopolitique religieuse. "Certaines de ces nations, comme par exemple la Chine, ont une tradition culturelle où la religion – comprise dans le sens de la foi en un Dieu personnel – joue depuis longtemps un rôle beaucoup moins important que dans les trois religions monothéistes.

Dans quelques années probablement nous serons donc confrontés à des nations et des civilisations qui ne nous pousseront pas directement, comme le fait l’Islam, à approfondir notre identité religieuse, et nous entraîneront peut-être à la fin dans le sens d’une sécularisation qui serait le dénominateur commun d’une civilisation en quelque sorte planétaire". (information : Chiesa)

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