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28 au 31 janvier 2007 (semaine 05)
 

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2007-01-31 - République tchèque
LE PROBLÈME DES PRÊTRES COLLABORATEURS

La Conférence épiscopale tchèque, confrontée comme en Pologne au problème des prêtres "collaborateurs" avec le régime communiste, relève que l'Eglise a été surtout victime et persécutée. Elle se défend ainsi des reproches qui lui sont adressés.

Les évêques relèvent que "personne n'a pu échapper" à la situation totalitaire que connaissait le pays. Sitôt après la prise de pouvoir par les communistes emmenés par Klement Gottwald en 1948, les autorités avaient décidé de mettre un terme à toute activité religieuse qu'elles ne contrôleraient pas.

Certes, le régime communiste tentera d'offrir un semblant de continuité par l'intermédiaire d'hommes liges soigneusement choisis. Les catholiques auront leur Mouvement des prêtres pour la paix : "Pacem in terris", dans le but de lutter contre l'influence des "catholiques de l'extérieur", en premier lieu du pape.           

C'est à cette époque que l'organisation de l'Eglise est entièrement remodelée, avec l'arrestation d'évêques, remplacés par des prêtres choisis par le Parti. Des milliers de religieux, religieuses et prêtres sont arrêtés, des couvents et des monastères sont fermés, tandis que l'enseignement du catéchisme est interdit dans les établissements scolaires.           

Face à cette vague de répression qui allait durer des décennies, un prêtre sur dix aurait coopéré avec la StB. Rien que dans l'archidiocèse de Prague, 58 prêtres ont avoué avoir été agents de la police communiste, selon des historiens. L'archevêque de la capitale tchèque, le cardinal Miloslav Vlk, relève que les causes de leur collaboration était, dans la majorité de cas, une pression énorme utilisée par la police, y compris des pressions physiques. "Beaucoupm'ont dit qu'ils n'avaient pas eu la force de résister, qu'ils n'étaient pas des héros, qu'ils avaient peur".            

Les historiens estiment à 600 le nombre de prêtres catholiques qui auraient coopéré avec la StB, à la fin des années 1970, dont l'actuel évêque d'Ostrava-Opava, Mgr Frantisek V. Lobkowicz, et le secrétaire général de la Conférence épiscopale tchèque, Karel Simandl, qui s’est vu contraint à se retirer de son poste en 2004.

Si des prêtres ont été poussés sous la contrainte à collaborer, les évêques relèvent que la société elle-même tolère "d'une façon étonnante" que des héritiers du temps de la persécution siègent au Parlement comme membres du Parti communiste "jusqu'à aujourd'hui, sans scrupule et sans objection de la part du public…"

Ils ont également demandé à plusieurs reprises aux prêtres concernés de faire connaître leur situation  et si nécessaire de demander pardon. "Quel groupe de la population en a fait de même et de façon si rapide ?", écrit la Conférence épiscopale tchèque. Les évêques rappellent en outre que les médias doivent être prudents avec les informations contenues dans les dossiers de la StB, car la simple apparition d'un nom sur une liste ne signifie pas nécessairement que l'on ait été coupable de quoi que ce soit. Ils demandent par conséquent que l'on n'utilise pas sansréflexion la documentation trouvée dans les archives des organes de sécurité communistes. (source et information : Agence Apic)

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