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8 au 10 février 2007 (semaine 06)
 

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2007-02-10 - France
LE MARCHANDAGE DURANT UNE PÉRIODE ÉLECTORALE


Parce qu'il s'insère trop dans la campagne présidentielle, un texte signé par toutes confessions de la région lyonnaise, dont l'archevêque de Lyon, ne rencontre pas l'adhésion du président de la Fédération protestante ni d'une partie de l'épiscopat.

Il est à noter que Guillaume de Clermont, pasteur réformé de cette ville, ne l'a pas signé. Quant à la signature du pasteur luthérien lyonnais, Jean-Frédéric Patrzynski, effectivement présente, elle a été presque aussitôt publiquement démentie par l’Église luthérienne de France et son président, le pasteur Joël Dautheville.

Cette signature contre le mariage homosexuel, écrit-il,  « ne peut engager que sa personne et en aucun cas l’Église évangélique luthérienne de France ». 

Le président de la Fédération Protestante de France oppose un « non » absolu à toute ingérence de groupes religieux dans la campagne électorale. "Les Eglises doivent-elles agir comme le lobby des chasseurs ?", dit-il d ans un texte transmis au quotidien catholique « La Croix ».

Il s'inquète de voir se "pervertir la démocratie". Il condamne la tentation actuelle de certains groupes religieux "d’utiliser la période électorale pour marchander avec les candidats des engagements qui leur soient favorables".

Dans la campagne présidentielle française, tourmentée comme jamais par la question religieuse, avec l’installation de l’islam au cœur d’une culture établie de laïcité politique, ce rappel à la non-ingérence religieuse émanant du président de la FPF ne peut pas passer inaperçu.

"
Ce que j’attends des candidats à la présidentielle, dit-il, c’est qu’ils se prononcent sur la politique intérieure et extérieure qu’ils souhaitent conduire. Mais je ne veux pas savoir leur opinion sur le mariage homosexuel ou sur l’euthanasie. Par contre, je veux connaître leur capacité à organiser des débats de société où les choix ne seront pas guidés par l’appartenance à tel ou tel parti, ou par l’interprétation de sondages d’opinion, mais par une réelle attention aux questions posées, aux dimensions humaines et sociales dont elles sont porteuses".

"Il s’agit de savoir de nos candidats si pour eux tout se résout en termes politiques, si tout est confrontation entre les forts et les faibles d’un moment, ou s’il est possible d’envisager que les choix de société, les choix culturels et humains, puissent relever de débats où le consensus soit recherché, lentement parfois ; où les valeurs trouvent le temps de s’affirmer et de se confronter; bref, où une société se construit avec tous et pour tous."

Pas d’interventionnisme, donc, du côté protestant, comme du côté catholique d’ailleurs, puisque les évêques avaient pris soin de publier leur texte d’orientation :"Qu’as-tu fait de ton frère?"  en octobre dernier  pour justement "ne pas interférer directement"  dans la campagne. (information : La Croix)

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