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FlashPress - Infocatho
du 11 au 14 février 2007 (semaine 07)
 

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2007-02-14 -
LES QUATRE-VINGTS ANS DU CARDINAL MARTINI

Le 15 février, le cardinal Carlo Maria Martini célèbrera ses 80 ans Nous lui souhaitons bonne fête au moment où il est atteint par la limite d'âge qui l'empêche d'être électeur, mais nous attendons encore de lui sa parole de foi et de liberté.

Théologien et bibliste de renom, grande figure intellectuelle de l'Eglise, pasteur proche des fidèles et de ses prêtres, prêtre aux accents mystiques, il n'a peut-être plus cette place d'électeur du pape. Mais il garde sa franchise, sa liberté et son audace pour témoigner de sa lecture de la parole du Christ l'Évangile, il n'en continue pas moins à faire entendre sa voix sur des positions plus libérales comme la procréation assistée, le préservatif ou l'euthanasie, dans des interventions aux allures de testament spirituel.

Ses lettres pastorales étaient riches d'enseignement. Ses nombreux livres, - au total une quarantaine -, notamment sur la Bible,
sont des best-sellers traduits en plusieurs langues. D
e 1986 à 1993, il fut président du Conseil des Conférences épiscopales européennes et, à ce titre, la première Rencontre oecuménique européenne de Bâle, en 1989, car il est un homme de dialogue très engagé dans l’œcuménisme.

Souffrant de la maladie de Parkinson, il avait démissionné en 2000 de la charge d'archevêque de Milan pour se retirer dans un monastère à Jérusalem. Mais il n'en rest pas moins un prophète attentif à la vie de l'Église et des hommes.

Ces derniers mois, le cardinal Martini est sorti à plusieurs reprises de son silence. Il a critiqué implicitement l'intransigeance de l'Eglise dans l'affaire Welby, cet Italien de 60 ans atteint de dystrophie musculaire, débranché à sa demande du respirateur qui le maintenait en vie et décédé le 19 décembre. Il avait alors plaidé pour "plus d'attention pastorale" envers les malades incurables qui réclament "en toute lucidité" de ne plus subir des soins inutiles.

En avril 2006, il avait aussi qualifié de "moindre mal" l'usage du préservatif, la légalisation de l'avortement et l'adoption d'embryons.

Il avait un grand souci de ses prêtres. Chaque année, il conduisait plusieurs centaines d'entre eux en pèlerinage spirituel dans les sanctuaires de Terre Sainte, de France et d'Europe.

En avril 2005, le cardinal Martini avait été présenté par les médias italiens comme l'un des artisans de l'élection rapide du cardinal Joseph Ratzinger à la succession de Jean Paul II, auquel il se serait rallié en échange d'un engagement du cardinal allemand à opérer certaines réformes.

Le secret entourant le conclave ne permet pas de connaître les conditions de l'élection du pape, et même si certaines orientations du cardinal Martini semblent aujourd'hui ne pas être se traduire encore dans les réformes de Benoît XVI, il lui reste prochepar cette attention aux hommes, par cette passion du Christ, car avec le pape il définit de la même manière leur commune fidélité à l'Église. (infocatho)

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