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du 11 au 14 février 2007 (semaine 07)
 

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2007-02-14 - Portugal
LA DÉPÉNALISATION DE L'AVORTEMENT EST APPROUVÉE

La dépénalisation de l'avortement, approuvée dimanche par référendum au Portugal, constitue une défaite pour l'Eglise, dans un pays qui se dit catholique à plus de 90%.

"Il s'agit peut-être de la plus grande défaite de l'Eglise catholique depuis le rétablissement de la démocratie", en 1974 , estimait le quotidien Publico dans son édition de lundi, soulignant que le refus de l'avortement constitue "une question fondamentale de sa doctrine" sur laquelle elle n'a "jamais cédé un millimètre".

Les électeurs se sont prononcés à plus de 59% en faveur du droit des femmes d'interrompre volontairement une grossesse au cours de ses dix premières semaines dans un établissement de santé légalement autorisé, à l'issue d'un référendum marqué cependant par une forte abstention de 56%.

La participation n'a pas atteint le seuil de 50% requis pour que ce résultat soit contraignant, mais le Premier ministre et secrétaire général du Parti socialiste, a confirmé que le parlement, où il jouit d'une forte majorité, modifierait la loi actuelle.

L'Église s'était fortement engagée.
Le cardinal-patriarche de Lisbonne, Mgr José Policarpo, avait fait appel à la "réflexion sereine" des fidèles sur "la défense de la vie de la conception à la mort". D'autres avaient été plus loin, prononçant des anathèmes sans nuances et menaçant d'"excommunication automatique" les partisans du "oui" et mettant en garde contre la "malédiction" qui ne manquerait pas de s'abattre sur le Portugal s'il rejoignait "l'apostasie silencieuse" du reste de l'Europe et sa "culture de la mort".

La Conférence épiscopale n'a pas immédiatement réagi. Seul l'archevêque de Braga , Mgr Jorge Ortiga, avait fait un commentaire public, jugeant que "le résultat du référendum n'est pas décisif et que l'Eglise considère que la question de la vie ne peut être abordée par voie référendaire".

Les évêques portugais se réuniront vendredi en assemblée plénière extraordinaire pour analyser la victoire du "oui" au référendum : "Nous n'allons pas nous prononcer avant", a précisé Mgr Azevedo, porte-parole de la conférence épiscopale.

Les adversaires de la dépénalisation ont quant à eux insisté sur le fort pourcentage de l'abstention. Le porte-parole de la plate-forme pour le "non", Joao Paulo Malta, estime notamment que le référendum a prouvé que "la question de l'avortement divise fortement la société portugaise" et "n'est pas définitivement réglée".

Le Vatican n'a pas réagi directement lundi à la victoire du "oui". Le père Lombardi, porte-parole du Vatican, a tenu a faire remarquer que la réponse devrait d'abord venir de la conférence épiscopale. Mais lundi, devant les participants d'un congrès, Benoît XVI a tenu à souligner : "La loi naturelle n'admet de dérogation ou d'intervention de la part de quiconque". (information : conférence épiscopale)

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