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2007-02-21 - Italie
QUI VA RÉELLEMENT A LA MESSE

"Nous sommes, en Italie, dans une situation privilégiée par rapport à une grande partie de l’Europe, car la foi chrétienne, dans sa forme catholique, est vivante et enracinée dans le peuple". Une enquête récente nuance les propos du cardinal Ruini.

Le président de la conférence des évêques d'Italie le dit d'ailleurs. "Je suis toujours perplexe quand j’entends dire que les chrétiens sont en minorité, par exemple en Italie, puisqu’on est de fait chrétien de manière plus ou moins complète et intense et donc, si nous parlons d’une adhésion générale au catholicisme, nous pouvons affirmer qu’elle est encore largement majoritaire en Italie. Il est vrai cependant que ceux qui vivent leur foi de manière profonde sont minoritaires."

Certes depuis plus de trente ans, tous les relevés sociologiques s’accordent à attester une présence à la messe régulière beaucoup plus élevée par rapport aux autres pays d’Europe: en permanence autour de 30%, à quoi s’ajoutent 20% qui se rendent à la messe une à trois fois par mois et 30% qui y vont à Noël, à Pâques et pour les grandes fêtes.

Une étude lancée par le patriarcat de Venise et portant sur ce diocèse estpourtant d’un grand intérêt, même si elle ne peut se transposer sur toue l'Italie car elle reflète les conclusions issues d’enquêtes semblables sur les pratiques religieuses d'autres pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Dans un premier temps, un questionnaire a été distribué à toutes les personnes présentes aux 619 messes célébrées les 13 et 14 novembre 2004 dans le patriarcat de Venise. Chacun a dû aussitôt y répondre dans l'église, indiquant le nombre des autres messes auxquelles il avait participé les quatre dimanches précédents.

Dans les deux relevés, les femmes pratiquantes sont plus nombreuses que les hommes et la présence à la messe augmente avec l’âge et le niveau d’instruction.

Un élément frappant est la correspondance presque parfaite entre la présence effective à la messe et la perception qu’ont les prêtres de ce phénomène. Le pourcentage de 22,7% de pratiquants relevé sur le terrain est presque identique à celui évalué par un échantillonnage de prêtres du patriarcat de Venise interviewés au cours de cette même étude. Il correspond aussi avec l’évaluation approximative qu’en ont les prêtres italiens au niveau national.

Il existe cependant un décalage les présences effectives et les présences déclarées, pour une même population. Ce même problème existe ailleurs, en Italie et en Europe". L'une des raisons, disent les enquêteurs, est que le sens de la question sur la présence à la messe peut être différent pour celui qui la pose et celui qui y répond. L’enquêteur veut mesurer un comportement précis, alors que certains interviewés pensent plutôt à exprimer leur adhésion générale à l’Eglise.

Lorsqu’ils disent qu’ils assistent à la messe plus qu’ils ne le font réellement, c’est parce qu’ils considèrent que l’assistance à la messe est la vraie manifestation de leurs convictions. Et c’est ainsi que ceux qui vont à la messe deux ou trois fois par mois disent qu’ils y vont tous les dimanches. Celui qui y va une fois prétend y aller deux ou trois fois. Celui qui y va plus rarement affirme s’y rendre une fois par mois.

Mais peut-on, à partir de là, conclure que la foi chrétienne en Italie n’est pas "vivante et enracinée dans le peuple". La foi ne se chiffre pas, elle ne s'exprime pas toujours de la même manière. En tous cas, cette enquête appelle de nombreuses réflexions. (source : Chiesa)

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