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2007-02-24 -
NOUS NE PARLONS PAS LA MÊME LANGUE

Le monde sécularisé et l’Eglise n’arrivent pas à se comprendre parce qu’ils ne parlent pas la même langue, il leur faut un dictionnaire écrit le cardinal Javier Barragan, dans un entretien publié le 22 février dans l’hebdomadaire italien "L’espresso".

Le président du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, mexicain a aussi confirmé la prochaine publication d’un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur les questions de bioéthique qui complètera l’Encyclique Donum Vitae, parue en 1987.

" Tous les problèmes posés par l’éthique et qui semblent faire obstacle au bien-être entraînent des discussions enflammées et finissent par atteindre une telle opposition qu’il est impossible de se comprendre parce qu’on parle des langues différentes", a-t-il souligné. "Si l’un parle une langue totalement sécularisée et que l’autre parle une langue totalement chrétienne, il faut une traduction" ajoutant avec humour que c’est un "devoir important de l’Eglise de trouver un dictionnaire“.

Interrogé sur le thème des embryons surnuméraires pour savoir s’il ne serait pas plus respectueux de les faire naître en les destinant à une femme qui ne peut pas avoir d’enfants naturellement, le cardinal Lozano Barragan a affirmé que la question était “logique“ et qu’elle méritait “une étude très sérieuse qui lui donne une réponse“. Il a alors souligné que c’est la Congrégation pour la doctrine de la foi qui y répondrait.

Il est ensuite revenu sur les grands thèmes du sida, du préservatif, de l’acharnement thérapeutique, de la recherche sur les embryons ou encore de la fécondation assistée, pour lesquels il a rappelé la position de l’Eglise. Il a entre autres déclaré avoir ouvert, à la demande du pape, un dialogue avec la Congrégation pour la doctrine de la foi sur le préservatif.

Indirectement, il fait remarquer que l'on parle de ces sujets en prêtant à l'Église des déclarations qu'elle n'a pas faite. " La doctrine de la foi, sous la surveillance du Pape, répondra quand cela lui semblera opportun", a-t-il déclaré, rappelant que le seul moyen que propose l’Eglise "pour ne pas contracter le sida“ est celui de “l’abstinence et la fidélité conjugale“. “Si le pape ne parle pas, je ne peux pas parler, vous devez me comprendre", a-t-il ajouté.

Dans ses colonnes, "L’espresso" a affirmé pour sa part que ce "document sur le préservatif" était "un gros livre de 300 pages remplis de graphiques, d’histogrammes et de tableaux" sur le Sida dont "personne ne veut parler" au Vatican et qui "ne sera jamais publié". Selon l’hebdomadaire, ce document serait "une véritable bombe" qui affirmerait "qu’empêcher la mort grâce à un préservatif pourrait ne pas être illicite". (source : Agence Apic)

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