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du 22 au 24 février 2007 (semaine 08)
 
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2007-02-24 -
LE CARACTÈRE PRIVÉ DE LA RELIGION REMIS EN CAUSE

Lors d'une réunion tenue à Wittenberg, une sociologue des religions a déclaré aux responsables des principales traditions chrétiennes d'Europe : "La présence de l'islam est un catalyseur qui a rouvert un débat que les Européens pensaient clos".

Pour Grace Davie, de l'Université britannique d'Exeter, la croissance de l'islam en Europe remet en question la notion profondément enracinée que la religion est une affaire privée qui doit être proscrite de la sphère publique; cette évolution entraîne des modifications dans le paysage religieux européen, a déclaré cette éminente sociologue des religions. "Nous ignorons la présence de l'islam à nos risques et périls,"

Le Conseil des Conférences épiscopales d'Europe, catholique romain, et la Conférence des Eglises européennes (KEK), qui regroupe la plupart des Eglises anglicanes, protestantes et orthodoxes d'Europe, se sont réunis du 15 au 18 février pour préparer le Troisième rassemblement oecuménique qui se tiendra à Sibiu en septembre.

La conception européenne du caractère privé de la religion est remise en cause par la conception des rapports religion et société civile a affirmé l'universitaire lors de la séance d'ouverture de Wittenberg, où elle présentait les résultats d'une récente étude sur la place de la religion en Europe.

"Les récentes controverses comme celles sur le port du foulard par des étudiantes en France ou la publication de caricatures représentant le prophète Mahomet dans des journaux danois sont des exemples typiques. La présence de l'islam est un catalyseur qui a rouvert un débat que les Européens pensaient clos."... "L'islam ne peut pas être privatisé. Nous l'avons constaté."

Selon elle, pourtant, les Eglises chrétiennes ont le devoir de contribuer à définir une approche de cette expression publique de la religion. "Le manque de compréhension de part et d'autre dans cette affaire et la mauvaise volonté dans la recherche de compromis ont conduit avec une rapidité alarmante à de dangereuses confrontations en Europe et au-delà."

L'idée selon laquelle la religion devrait être bannie de la vie publique- et notamment de l'Etat et du système d'éducation - est largement répandue en Europe, a souligné l'universitaire. Cependant, pour des raisons qui tiennent en partie à la présence de l'islam, la religion va pénétrer de plus en plus dans la sphère publique en Europe, tendance favorisée par la présence toujours plus évidente de la religion dans l'ordre mondial actuel.

Toutefois, à son avis, les problèmes qui se posent "concernent davantage l'élite laïque que les Eglises chrétiennes. "Nous devons déterminer comment aborder la religion dans la sphère politique, et les Egliseschrétiennes ont énormément à apporter."   (source et information : ENI)

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