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25 au 28 février 2007 (semaine 09)
 

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2007-20-28 - Guinée
UNE LUEUR D'ESPÉRANCE APPARAÎT


" Une lueur d’espérance s’est allumée", affirme le responsable des communications sociales de l’archidiocèse de Conakry, après l’annonce de la nomination d’un nouveau premier ministre.

"Une lueur d’espérance s’est allumée et nous demandons à la communauté internationale de la garder vivante, en continuant à veiller sur le processus de résolution de la crise", dit le P. Come Traoré, chargé des communications sociales de l’archidiocèse de Conakry, capitale de la Guinée, où, le dimanche 25 février, le président Lansana Conté a accepté de nommer un nouveau premier ministre à la place d’Eugène Camara, contesté.

Les syndicats, qui avaient proclamé une nouvelle grève générale paralysant le pays, ont déclaré que la grève serait suspendue et les activités de travail reprendraient régulièrement. Déjà dimanche, après la cessation de la loi martiale la circulation dans les rues de la capitale a repris et la situation semble calme.

C’est peut-être la fin du long bras de fer entre les syndicats guinéens et le gouvernement après la nomination ce 26 février d’un nouveau premier ministre de consensus, Lansana Kouyaté, qui remplace Eugène Camara à la tête du gouvernement guinéen, avec de larges pouvoirs.

Diplomate chevronné, Lansana Kouyaté fut d'abord directeur de la main d’œuvre, et directeur du commerce de Guinée. Il embrassera définitivement la carrière de diplomate au lendemain d’un premier passage dans la capitale ivoirienne  de 1983 à 1985, date à laquelle il fût appelé à la tête du département Afrique du ministère guinéen des affaires étrangères.

Désigné parmi un lot de cinq grands fonctionnaires guinéens proposés au président Lansana Conté par les syndicats et la société civile, Lansana Kouyaté aura la lourde tâche de remettre le pays au travail avec un nouveau gouvernement.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique Occidentale (CEDEAO/ECOWS), qui est intervenue dans la crise, doit cependant continuer à suivre de près l’évolution de la situation. Pour cela, divers guinéens préfèreraient que le médiateur de la CEDEAO, l’ex-président nigérien Ibrahim Babangida, reste dans le pays comme garant des accords.

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La CEDEAO a remercié l’Eglise catholique pour le rôle exercé dans la crise", a tenu à dire le P. Traoré. “Je me trouve devant l’un des 5 hôpitaux de Conakry où travaillent 35 bénévoles catholiques, dont 4 médecins, qui depuis des semainent offrent leur aide aux hospitalisés, livrés à eux-mêmes par le personnel sanitaire ayant adhéré à la grève générale".

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L’intervention des bénévoles catholiques avait été sollicitée par l’archevêque de Conakry, Mgr Vincent Coulibaly”", continue le P. Traoré. "Nos jeunes rendent services depuis le matin jusqu’à 18 heures. Il s’occupent un peu de tout : ils cuisinent, servent les repas, administrent les prescriptions médicales..."

Pendant les graves affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, au moins 113 personnes sont mortes, selon un bilan officiel. En réalité il y en a eu beaucoup plus car plusieurs villes de province n’ont pas envoyé de bilan des morts et des blessés.

En ce qui concerne les perspectives futures, le P. Traoré se montre prudent : “Le président Conté est désormais un homme malade et à la fin il s’est montré disponible au compronis. Le problème est son entourage, sa famille, qui renoncera difficilement aux privilèges qu’il a accumulés pendant toutes ces années. Mais désormais le processus de renouvellement du pays est engagé : la population est décidée à obtenir une amélioration de ses conditions de vie à travers une vraie justice sociale." (source : Agence Fides)

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