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2007-03-08 - RD Congo
LES ÉVÊQUES FONT LE POINT DE LA SITUATION

Les évêques de la province ecclésiastique de Kinshasa (CEPKIN) réunis, à Matadi, ont publié un message à la communauté chrétienne rappelant les événements récents et les massacres qui ont marqué la province du Bas-Congo.

"Nous avons examiné la situation qui prévaut dans notre province, suite aux événements du 31 janvier et 1er février 2007.

" Depuis que nous sommes devenus une nation libre et indépendante, c'est la première fois qu'il y a eu, dans notre province, un carnage d'une telle envergure. Les événements du 31 janvier et du 1er février ont endeuillé plusieurs familles et profondément choqué l'âme du peuple Ne-Kongo, connu de tout le monde, pour son amour de la paix."

" Nous sommes solidaires de notre peuple meurtri. Nous présentons, dans la prière, nos condoléances à chaque famille qui a perdu un membre. Nous voulons, d'une manière particulière, assurer de nos prières les veuves et les orphelins. Qu'ils sachent qu'ils ne sont pas seuls. Nous sommes à leur côté et nous souffrons avec eux."

" Pendant que nous méditions la parole de Dieu, nous avons senti monter, du fonds de notre conscience de pasteurs, cette exclamation de Dieu interpellant Caïn : " Qu'as-tu fait / Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol/é " (Gn 4,10)."

" Ceux qui sont morts et ceux qui les ont tués sont nos frères et nos soeurs en humanité. Ils sont, comme nous, membres de la nation congolaise que nous voulons tous puissante et prospère, reconnus par les Constitutions des Etats et les conventions internationales."

" Qu'as-tu fait de ton frère? - Dieu nous pose la même question aujourd'hui et nous rappelle la valeur inestimable de la vie humaine: - " Tu ne tueras pas " (Dt 5,17) - " Je te demanderai compte du sang de chacun de vous. J'en demanderai compte à tous les animaux et à l'homme, aux hommes entre eux, je demanderai compte à l'âme de l'homme... Car à l'image de Dieu l'homme a été fait ". - (Gn 9,5-6b) Nous souhaitons que les résultats des enquêtes décidées par les instances compétentes du pays se fassent dans la justice et la vérité et espérons que ces événements survenus dans notre province ne puissent influer sur le cours de notre histoire nationale en général et notre province en particulier."

" Avec les êlections qui se sont passées, notre pays est entré dans une ère nouvelle. Le Président de la République le signifie dans son discours d'investiture: " La récréation est terminée ". Nous l'applaudissons vivement, tout en misant sur l'exemplarité de l'Etat. Nous avons, à cet égard, un devoir de rupture avec le passé,avec les anciennes méthodes de gestion non démocratiques longtemps décriées et dénoncées."

" Même s'il y a eu provocation, la réaction des forces de l'ordre a été disproportionnée. La sécurité des citoyens étant la première des libertés, elle ne peut être bâillonnée dans le sang et sans que la démocratie ne fasse fausse route ou ne bascule dans un despotisme aveugle et dans les dénis des droits humains."

" C'est pourquoi, au nom de notre foi et comme pasteurs, nous élevons notre voix pour :
1. condamner la barbarie de toute part qui a causé mort d'homme dans notre province ;
2. demander aux responsables du peuple d'entrer effectivement dans le renouvellement politique souhaité par tous et même annoncé par les autorités compétentes, notamment en ce qui concerne la gestion des provinces ;
3. proposer aux représentants du peuple Ne-Kongo, provinciaux et nationaux, avec le concours des opérateurs économiques, d'ériger un monument provincial en mémoire des victimes de ces événements ;
4. appeler tout le monde à la vigilance, à l'éveil de conscience afin de ne pas céder à la manipulation et à l'incitation à la haine ou à la vengeance ; pour ne pas porter atteinte aux acquis de la démocratie;
5. inviter les prêtres et les pasteurs à organiser des messes et des cultes pour les victimes de ces événements et pour l'avènement de la paix.

Puisse le Seigneur, par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Reine de la Paix, bénir notre pays et notre province du Bas-Congo, et susciter plus d'artisans de paix au sein de notre peuple. (source : Allafrica)

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