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2007-03-08 - Italie
LE CARDINAL RUINI QUITTE LA PRÉSIDENCE DES ÉVÊQUES

Le cardinal Camillo Ruini a cèdé mercredi la présidence de la conférence épiscopale italienne (CEI) à Mgr Angelo Bagnasco qui vient d'être nommé à ce poste par le pape lui-même. Quelques nuances dans la continuité.

Il n’y a que quelques mois qu’il est évêque de Gênes, mais Benoit XVI a voulu qu’il soit également président de la conférence épiscopale. Il succède au cardinal Ruini dont il est l’un des grands fidèles. Sa nomination confirme le projet d’une Eglise gagnante.Mgr Bagnasco sera, avec nuance, dans la continuité des options de son prédécesseur.

Il est actuellement membre de la Commission pour la culture et les communications sociales, en même temps que président du Conseil d’administration d’Avvenire, le quotidien de la CEI.

Le cardinal Ruini a toujours voulu maintenir une ligne conservatrice parfois même intransigeante, n'hésitant jamais à descendre dans l'arène politique: son dernier combat en date l'a vu s'opposer à un projet de PACS à l'italienne. Dans cette affaire il
a su mobiliser tous ses relais parmi les médias, les parlementaires et les ministres, au point de tendre les relations entre le Vatican et le gouvernement de centre-gauche dirigé par le catholique Romano Prodi.

Il avait été durement critiqué jusque parmi les fidèles catholiques pour avoir refusé en décembre dernier des obsèques religieuses à Piergiorgio Welby, un Italien atteint de dystrophie musculaire en phase terminale qui avait demandé à être débranché du respirateur qui le maintenait en vie.

"C'est vrai que la contestation contre l'Eglise augmente, mais il vaut mieux être contesté que méconnu", a-t-il déclaré samedi dernier, à la CEI, en citant en repoussoir la France laïque où "il y a moins de contestation, tout simplement parce que le poids des catholiques est plus faible". Les attitudes du cardinal Ruini ont divisé l'Eglise, et certains évêques ont manifesté leurs divergences avec lui. On l'a vu plueiurs fois dans les interventions du cardinal Martini, l'ancien archevêque de Milan.

Le nouveau président, Mgr Angelo Bagnasco est dans un style moins pugnace et il entend défendre les valeurs catholiques avec sérénité, modération et fermeté. Il est aussi estimé du cardinal Dionigi Tettamanzi, proche du pape Benoît XVI et archevêque de Milan, qui a présidé la messe de sa consécration épiscopale en 1998.

Mgr Bagnasco étant président, mais pas vicaire du Pape, comme l'était le cardinal Ruini, la CEI sort de la période d’exception et rentre dans la normalité. Bientôt, peut-être en juin, il sera nommé cardinal, mais il restera en tous les cas à Gênes comme archevêque. Son rapport avec le Pape sera moins étroit et la politique italienne ne se focalisera plus seulement sur ce que dit et fait la CEI, mais aussi sur la secrétairerie d’État du Vatican. Cette dernière est dirigée aujourd’hui par le cardinal Tarcisio Bertone, prédécesseur de Mgr Bagnasco à Gênes.

Mgr Bertone aurait sans doute préféré pour la CEI un président de moindre envergure. Il aurait cherché à convaincre Benoît XVI de choisir le titulaire d’un diocèse d’importance moyenne et son candidat était Mgr Benigno Papa, de Tarente. Mais il n’y est pas arrivé, selon Sandro Magister, l'éditorialiste de Chiesa.

L’hypothèse, longtemps considérée comme certaine, d’une nomination à la présidence de la CEI du cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise, a aussi été invalidée. La "manœuvre" de Bertone avait été interprétée comme hostile au cardinal Ruini. La nomination du nouveau président aurait été conseillée au pape aussi par le cardinal Bertone. Cet épilogue aurait été difficile à imaginer il y encore quelques mois. Le nom de Mgr Bagnasco n’apparaissait même pas dans un sondage lancé auprès des évêques italiens par celui qui était alors secrétaire d’État, le cardinal Angelo Sodano

A côté de Mgr Bagnasco, Mgr Betori conserve le poste névralgique de secrétaire général de la CEI. Il a été confirmé dans cette charge par le pape il y a un an pour un autre quinquennat. (information : Chiesa et Avvenire)

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