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du 11 au 14 mars 2007 (semaine 11)
 
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2007-03-14 - Chine
ILS ACHÈTENT LES BIENS APPARTENANT A L'ÉGLISE

Alors que l'on assiste en Chine à la longue marche vers l'économie de marché "socialiste", les catholiques de Pékin lancent un appel pour sauvegarder les biens de l'Eglise contre leur saccage et leur accaparement par quelques officiels. 

La propriété privée a fait son entrée dans la Constitution chinoise en 2004 déjà, mais une loi concrétisant ce principe devrait être adoptée ces prochains jours par le Parlement chinois.
 Les catholiques de Pékin accusent des membres du Parti communiste chinois et des Associations patriotiques de chercher à s'emparer de propriétés de l'Eglise à cette occasion.

A Pékin, par exemple, Chen Maoju, une femme qui est très proche de Mgr Fu Tieshan, l'évêque patriotique de la capitale chinoise, vient de créer une firme à son nom et l’édifice qui devrait être exproprié à son profit est situé au numéro 81 de la rue Chao Wai Da Jie, près du centre historique et commercial de Pékin, que l'on appelle la "zone d’or". Dans cette zone, le m2 coûte au moins 1.400 euros.  

La beauté de l'édifice a toujours attiré les convoitises denombreux bureaucrates sans scrupules. Il y a une dizaine d'années, des entrepreneurs et des membres du Parti communiste l'avaient déjà occupé pour le réquisitionner. Mais des prêtres et des séminaristes de l'Église officielle de Pékin avaient mené pendant des jours une manifestation de protestation, avec chants et rosaires, dans le but d'obtenir une intervention de l'Etat.

La longue période de maladie de Mgr Fu avait permis ces transactions pour acheter et vendre des biens de l'archevêché de la capitale chinoise. En novembre 2005, 16 religieuses catholiques ont été battues à Xian par un groupe de "voyous" pour avoir empêché la confiscation d'une école du diocèse que le gouvernement local avait déjà vendue à des entrepreneurs.            

A la même époque, un incident semblable a eu lieu à Tianjin : 50 prêtres du diocèse de Yuci et de Taiyuan ont été battus à coups de bâtons pour avoir occupé un édifice propriété des deux diocèses que le Bureau des affaires religieuses voulait vendre. Ces biens servent à l'Eglise pour soutenir ses activités et pour la mission dans les zonesles plus pauvres à l’intérieur du pays.           

D'après la loi chinoise, les biens de l'Eglise séquestrés durant la Révolution culturelle, que ce soient des édifices religieux, des écoles, des hôpitaux, des Universités, des bibliothèques ou d'autres bâtiments, doivent lui être restitués. Mais les organes qui contrôlent l'Eglise – que ce soient les Associations  patriotiques ou les Bureauxdes affaires religieuses -  continuent à se considérer comme propriétaires, vendant ses biens, les transformant en édifices de rente ou en auberges, tout en encaissant les revenus de ces opérations.

Selon des données fournies par le Centre d'Etude Holy Spirità Hong Kong, les biens appartenant à l'Eglise, injustement confisqués et non restitués, s'élèveraient à quelque 13 milliards d'euros. (source : asianews)

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