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du 11 au 14 mars 2007 (semaine 11)
 

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2007-03-14 -
AU DELÀ D'UNE LECTURE SUPERFICIELLE DE L'EXHORTATION APOSTOLIQUE

Cette exhortation apostolique se situe au plus profond du mystère et de la foi et n'est pas un catalogue de réglementations: comme le lui ont fait dire superficiellement certains médias, sans donner les nuances pastorales d'un texte doctrinal.

Le célibat ... Benoît XVI précise "le célibat sacerdotal dans la tradition latine", ne remettant nullement en cause les prêtres mariés dans l'Église catholique romaine de tradition orientale : gréco-catholiques, coptes, chaldéens, maronites, syriaques, etc...

Le retour aux rites tridentins ... Non pas car Benoît XVI souligne au contraire qu'à "chaque étape de l'histoire de l'Église" la célébration eucharistique "resplendit de toute sa richesse multiforme dans le rite liturgique" affirmant même que le renouveau liturgique qui est beau et valable, après le Concile Vatican II, "contient des richesses qui n'ont pas été pleinement explorées."

Il va même jusqu'à demander le déplacement voire le changement de certains rites tridentins comme le geste de Paix ou de l'Ite Missa est", "confiant aux dicastères compétents l'étude d'une possibilité de changements sur ces deux derniers points".

Bien plus, toujours dans la ligne de Vatican II, il souligne la nouveauté que le concile a voulu exprimer dans "l'attention portée à la liturgie de la Parole" et il insiste par ailleurs sur "l'importante valeur éducative pour la vie de l'Eglise de la présentation des dons et du geste de paix, que le rite tridentin minimise.

Le latin ... Toujours dans le cadre de l'Église de tradition latine, il encourage son utilisation plus fréquente "pour les grandes cérémonies internationales", tenant à préciser que les lectures doivent être faites dans les langues connues des participants. Il ne fait nullement allusion à un éventuel "Motu proprio" en ce domaine, dont les rumeurs médiatiques avaient parlé.

Le chant grégorien ... il ne parle pas de l'imposer, il invite seulement à sa valorisation.
Mais l'Exhortation se veut être une "re-découverte", un nouvel approfondissement du mystère.

L'Exhortation apostolique aborde également la sauvegarde de la création. L'offre du pain et du vin, fruit de la terre, de la vie et du travail des hommes", implique, selon Benoît XVI, "le thème de la sauvegarde de la création se développe en relation avec le dessein de Dieu sur toute la création. La réalité n'est pas seulement matière neutre qui peut être facilement manipulée par la technique et la science, mais elle est chère à Dieu en vue de la récapitulation de toutes choses dans le Christ. D'où la responsabilité du chrétien pour la sauvegarde de la propre création qui s'alimente de l'Eucharistie".

Il souligne que tout Eucharistie ne peut oublier rappelle certains aspects pastoraux qui favorisent une participation active plus adéquate au rite sacré: l'usage des moyens de communication, l'attention aux malades, aux détenus, aux émigrés, les grandes célébrations qui doivent être "limitées à des situations extraordinaires", les liturgies eucharistiques en petits groupes. 'cultiver le désir que l'Eucharistie agisse à chaque fois, toujours plus profondément dans leur vie quotidienne, les convertissant en témoins visibles sur leur lieu de travail et dans toute la société'".

A propos de la consécration du pain et du vin, Benoît XVI rappelle la grande tradition patristique. C'est l'imposition des mains sacerdotales qui est le véritable rite consécratoire avec " l'épiclèse, en tant qu'invocation au Père pour qu'il fasse descendre le don de l'Esprit afin que le pain et le vin deviennent le corps et le sang de Jésus Christ et que « la communauté tout entière devienne toujours davantage Corps du Christ ».

"Sur cet arrière-fond, dit Benoît XVI, on comprend le rôle décisif de l'Esprit Saint dans la célébration eucharistique et en particulier en référence à la transsubstantiation. Les Pères de l'Église en ont une très forte conscience. Dans ses Catéchèses, saint Cyrille de Jérusalem rappelle que nous « invoquons Dieu miséricordieux pour qu'il envoie son Esprit Saint sur les oblats qui sont exposés, afin qu'Il transforme le pain en corps du Christ et le vin en sang du Christ. Ce que l'Esprit Saint touche est sanctifié et transformé totalement".

L'essentiel n'est pas donc dans les paroles prononcées par le prêtre en se penchant vers les offrandes, selon ce que peut faire supposer le rituel tridentin.


Le Concile de Vatican II... Benoît XVI ne le remet pas en cause, malgré l'attente des intégristes. Il demande au contraire qu'il soit relu selon une "herméneutique de la continuité", réitérant ce qu'il avait déjà dit le 22 décembre 2005. Une continuité non pas des rituels, mais de cette tradition patristique.

Il y a donc lieu de ne pas majorer exagérément ce qui n'est pas l'essentiel de l'Eucharistie, mais d'admirer "pleins de gratitude, le développement, ordonné dans le temps, des formes rituelles par lesquelles nous faisons mémoire de l'événement de notre salut."

En effet dès l'introduction de cette Exhortation", Benoît XVI nous invite non pas à considérer l'Eucharistie d'une manière superficielle, mais à aller au coeur du mystère : "Quelle merveille doit susciter aussi dans notre cœur le Mystère eucharistique ! Dans le Sacrement de l'autel, le Seigneur vient à la rencontre de l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 27), se faisant son compagnon de route. En effet, dans ce Sacrement, le Seigneur se fait nourriture pour l'homme assoiffé de vérité et de liberté. Puisque seule la vérité peut nous rendre vraiment libres (cf. Jn 8, 36), le Christ se fait pour nous nourriture de Vérité."

(Pour rejoindre l'intégral du texte :
sacramentum caritatis)

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