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du 14 au 17 mars 2007 (semaine 11)
 

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2007-03-17 - Darfour
CE SONT DES CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ


Les civils demeurent les premiers objectifs et les principales victimes", du conflit qui, depuis février 2003, ravage le Darfour à l'ouest du Soudan, où des mouvements ont levé les armes pour se défendre contre le gouvernement et les milices arabes.

A la suite des résolutions des Nations Unies,
les media catholiques italiens, dont Radio Vatican et l’agence missionnaire Misna, lancent l’alarme en reprenant l’une des conclusions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU dans son rapport présenté aujourd’hui à Genève. Le document a été rédigé à l'occasion d'une visite au Soudan, du 5 février au 5 mars dernier, de la délégation nommée en décembre dernier et menée par le Prix Nobel de la paix Jody Williams.

En raison d’un différend avec le gouvernement soudanais, qui a retardé la concession des visas, et a mis des vétos à la présence de certaines personnes de la délégation, celle-ci n’a pas pu se rendre au Darfour, les autorités soudanaises ayant exigé qu’un de ses membres, Bertrand Ramcharana, vice-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, soit éloigné après certaines de ses déclarations qui, selon Khartoum, remettraient en cause son objectivité.

Les envoyés du Conseil ont dû annuler leur visite au Darfour et poursuivi leur travail dans les camps de réfugiés du Tchad, où ils ont « rencontré des centaines de personnes » et étudié des « milliers de pages de documents », lit-on dans le rapport illustré aujourd’hui, qui soutient que des "crimes de guerre et contre l’humanité" ont été commis au Darfour, surtout à l’encontre des civils.

Le gouvernement de Khartoum est accusé d’avoir « lui-même orchestré et participé » aux violences, « en agissant souvent en accord avec les milices Janjawid », considérées les principales responsables des violences commises dans la région soudanaise.

« Les forces rebelles ont elles aussi perpertré des abus et des violations des droits humains », poursuit la rapport dont Misna a pris connaissance, tandis que « les actes de banditisme et les activités criminelles ont augmenté de façon significative », également en raison de la prolifération d’armes dans toute la région.

« Les efforts de la communauté internationale n’ont pas eu de succès (…) les mouvements rebelles sont devenus toujours plus fragmentés et les abus continuent (…) même après la signature du Darfur peace agreement (Dpa), l’accord de paix signé en mai 2006 par une seule formation rebelle, la guerre n’a pas cessé et la situation des droits humains s’est ultérieurement dégradée. Aujourd’hui, des millions de personnes sont réfugiées, au moins 200.000 sont mortes; de plus, le conflit et les abus se sont propagés de l’autre côté de la frontière, au Tchad ».

« Par ailleurs, la marge de manoeuvre toujours plus limitée des opérateurs humanitaires, cibles des violences, contribue à aggraver la situation. Les homicides de civils sont fréquents tandis que les attaques sur vaste échelle se poursuivent. Les viols et les violences sexuelles sont diffus et systématiques. Les mécanismes judiciaires, lorsqu’ils existent, sont sous financés ou compromis et donc peu efficaces. Les arrestations arbitraires sont communes, de même que la répression de la dissidence politique et les restrictions arbitraires aux libertés politiques » écrivent les délégués du Conseil.

Après avoir souligné à quel point la région du Darfour « souffre depuis longtemps d'une marginalisation économique et d’un sous-développement chronique, aggravé par le conflit », le rapport définit quelques « besoins urgents » : « Une majeure protection de la population, de nouveaux pas vers la paix, une zone d’intervention humanitaire plus étendue, de plus lourdes peines pour les responsables de crimes et de violations des droits humains, des programmes pour éliminer les causes à l’origine du conflit ».

L’ensemble de ces « recommandations spécifiques » ont été transmises au gouvernement soudanais, aux mouvements rebelles locaux et à la communauté internationale. (source : Agence Misna)

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