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du 14 au 17 mars 2007 (semaine 11)
 

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2007-03-17 - Nicaragua
LE CARDINAL PRÉSIDENT DU CONSEIL DE RÉCONCILIATION

Répondant à la demande du président Ortega et avec l'accord du Pape le cardinal Miguel Obando y Bravo, 81 ans, a annoncé sa décision d’accepter le mandat à la direction du ‘Consejo nacional de reconciliacion’, créé par le gouvernement.

“Il ne s’agit pas d’un travail partial, a déclaré le cardinal en annonçant son accord, mais d’un travail pour la nation, surtout pour ceux qui ont souffert des conséquences du conflit”. “J’accepte à titre personnel car je considère que travailler pour la paix et la réconciliation est une tache qui ne peut plus attendre” a ajouté le cardinal.

C’est le chef des sandinistes de cette époque, Manuel Ortega, réélu président en novembre 2006, qui a demandé au cardinal d’accepter la présidence du Conseil de réconciliation nationale, créé le 30 janvier dernier. Dans ce but, il avait adressé une lettre à Benoît XVI pour que le cardinal Obando Bravo puisse accepter ce poste, malgré l’opposition d’une partie de l’épiscopat du pays.

Daniel Ortega a retrouvé la présidence du Nicaragua, en novembre dernier, 16 ans après la révolution sandiniste. Il se veut le président “de l’unité nationale, de la paix et de l’amour“. Bête noire de l’Eglise catholique, il a effectué pendant sa campagne électorale une réconciliation spectaculaire avec le cardinal Miguel Obando Bravo, qui lui a alors donné la communion devant les caméras de télévision.


Répondant à la demande du président Ortega et avec l'accord du Pape, le cardinal Miguel Obando y Bravo, 81 ans, a annoncé sa décision d’accepter le mandat à la direction du ‘Consejo nacional de reconciliacion’, créé par le gouvernement. L'ancien archevêque de Managua entre 1970 et 2005, est intervenu lors d’une conférence de presse conjointe avec Ortega à l’Université catholique de la capitale. Le cardinal était revenu mardi au Nicaragua après une visite au Vatican et un entretien avec Benoît XVI.

"Le Saint Père veut vraiment que nous mettions tout en oeuvre pour la réconciliation de la famille nicaraguayenne" a conclu le cardinal, sans préciser toutefois si le Pape lui a donné son accord préalable. Il a annoncé avoir déjà engagé des consultations avec la Conférence épiscopale afin que les évêques collaborent eux aussi aux travaux du Conseil.

Le président Ortega a expliqué que le mandat de l’organisme – “un institut autonome et non subordonné au gouvernement” – sera d’appliquer les accords signés par les gouvernements de Violeta Chamorro (1990-1997), Arnoldo Alemán (1997-2002) et Enrique Bolaños (2002-2007) avec les représentants des ex-combattants qui réclament l’accès à la terre, au travail et à d’autres bénéfices pour leur pleine réinsertion dans la société.

Certains secteurs politiques anti-sandinistes se méfient en réalité du “repentir“ d’Ortega, qui a dirigé la révolution de 1979 à 1990, l’attribuant à une manœuvre politique. Cependant, pour le vice-président nicaraguayen, Jaime Morales, ex-banquier, dont la villa fut confisquée par les révolutionnaires de Daniel Ortega, la conversion de ce dernier est sincère. “Nous étions des ennemis jurés, mais Daniel a beaucoup mûri… Les sandinistes ont changé“, assure-t-il. Le nouveau président, devenu un fervent défenseur de la propriété privée, en appelle aujourd’hui aux entreprises et aux investisseurs étrangers.

“Le pardon, offert et accepté, est une prémisse indispensable pour s’engager sur le chemin portant à une paix authentique et stable“, avait pour sa part déclaré le cardinal Miguel Obando Bravo lors de célébrations du 25e anniversaire de la révolution sandiniste, en juillet 2004. A cette occasion, Daniel Ortega lui avait adressé une demande de pardon “pour les offenses passées“ faites à l’Eglise. (source : ACI)

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