Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 14 au 17 mars 2007 (semaine 11)
 

-
2007-03-17 - Irak
TOUT UN HÉRITAGE CULTUREL DISPARAIT


"Avant la guerre, nous étions des Irakiens, sans aucune distinction de religion, de confession. Aujourd’hui, lorsque l’on parle de victimes, on précise toujours s’il s’agit de chiites, de sunnites ou de chrétiens." Les américains ont créé la division.

Dans notre pays martyrisé, c’est la violence transversale qui nous unit car chacun de nous est potentiellement concerné", déclare Mgr. Athanase Matti Shaba Matouka, archevêque syriaque catholique de Bagdad, au lendemain de l’énième vague d’attentats dans laquelle une cinquantaine de civils ont été tués – en majorité des pèlerins chiites - et de la Conférence internationale de paix tenue samedi, qualifiée de "grand succès" par les autorités irakiennes.

"Suite à la conférence internationale, on ne peut pas encore dire que la situation sur le terrain se soit améliorée. Il faudra du temps pour passer des paroles aux faits, mais ce qui compte avant tout c’est la bonne volonté, les intentions et la sincérité de notre part mais aussi des pays voisins et de la communauté internationale" poursuit le prélat en insistant sur le "désir de paix et de retour à la normalité" de son peuple.

"D’une part les forces chargées d’assurer notre sécurité doivent avoir les moyens de le faire et de l’autre, nos frontières doivent être bien gardées" ajoute Mgr Matti Matouka qui vit à l’est du Tigre, dans le quartier de Kerada oriental, à forte présence chrétienne, où le sanglant attentat d’hier a coûté la vie à une trentaine de fidèles chiites de retour de Kerbala.

"Les Irakiens menacés par les violences quotidiennes trouvent tous les moyens possibles pour survivre : nombreux sont ceux qui se sont exilés, mais une fois arrivés en Syrie ou en Jordanie les choses ne sont pas faciles non plus" poursuit l’interlocuteur en précisant qu’au-delà de la "situation actuelle vraiment pénible", c’est "toute une culture, une civilisation qui ont été tuées, bref un héritage culturel qui a disparu" avec la destruction de nombreux musées, monuments et bibliothèques. (source : Agence Misna)

Retour aux dépèches