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du 18 au 21 mars 2007 (semaine 12)
 

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2007-03-21 - Irak
L'ARROGANCE A TRIOMPHÉ DU BON SENS

"L’arrogance du pouvoir a triomphé du bon sens. Aujourd’hui, l’Irak se retrouve en plein désarroi et semble fort se diriger vers un démembrement qui engendrera un chaos encore plus grand et d’énormes souffrances", déclare le pasteur Samuel Kobia.

Dans un message diffusé à l’occasion du quatrième anniversaire de la guerre en Irak, le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil oecuménique des Églises (COE) partage une réflexion sur un conflit qui a fait des centaines de milliers de victimes (entre 600.000 estimées en 2006 par la John Hopkins Bloomberg school of public Health et à 1 million selon le chercheur australien Gideon Polya, avec en plus quelque 4 millions de déplacés et réfugiés.

"Pendant le conflit en Irak, la communauté internationale a assisté à des violations persistantes des principes qu’elle avait fermement défendus au cours de ces 50 dernières années, notamment dans l’application de la loi, la protection des droits humains et la justice. Le fait que les prisonniers des forces de la coalition subissent des traitements inhumains n’est un secret pour personne, alors que l’on estime qu’un quart d’entre eux sont innocents" poursuit Samuel Kobia.

Les craintes de voir se développer une grave crise humanitaire, la mort et la destruction, exprimées par le Conseil oecuménique en 2003, se sont réalisées. "La politique du risque maximum et la griserie du pouvoir ont triomphé de la raison et du bon sens" tandis que "les appels à la modération des Églises, de la société civile et de la communauté internationale ont été ignorés, ne rencontrant que dédain".

Aujourd’hui, poursuit-il, "la stratégie militaire de Washington pour stabiliser l’Irak ne fonctionne pas malgré le déploiement de soldats supplémentaires" : on assiste chaque jour à de sanglants attentats, à la montée de tensions ethniques et sectaires, à la montée de la colère de la population face aux forces de la coalition qui, devant la "faiblesse de l’État et des forces de sécurité" laissent une place toujours plus grande "à la violence et à la montée de l’extrémisme".

A moins que les principales communautés, chiites, sunnites et kurdes, ne "s’unissent dans l’intérêt du peuple et élaborent un système fédéral de gouvernance qui respecte les aspirations de chacun – dit encore le pasteur Kobia – l’Irak se dirigera vers un chaos, une confusion et des massacres qui risquent d’être encore plus graves que ceux auxquels on assiste aujourd’hui".

Tout en appelant les Églises à "intervenir sans relâche en faveur de la paix auprès des gouvernements et des instances intergouvernementales", le secrétaire général du COE se dit "encouragé" par la multiplication des sentiments contre la guerre partout dans le monde et en particulier aux États-Unis". (source : Agence Misna)

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