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du 22 au 25 mars 2007 (semaine 12)
 
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2007-03-25 - Europe
UNE IDENTITÉ HISTORIQUE, CULTURELLE ET MORALE

En recevant le samedi 24 mars, les participants du Congrès de la COMECE, Benoît XVI
a dressé un bilan en clair-obscur :" On pourrait presque croire que le continent européen est en train de perdre confiance dans son propre avenir".

Reconnaissant, devant la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne, que la construction européenne a conduit " à la réconciliation des deux poumons, l’Orient et l’Occident, liés par une histoire commune mais arbitrairement séparé par un rideau d’injustice", le Pape a cependant souligné que l’intégration européenne "est à la recherche, encore péniblement en cours, d’une structure institutionnelle adéquate pour l’Union européenne qui désormais compte 27 pays et aspire à devenir dans le monde un acteur global".         

"D’un point de vue démographique, on doit malheureusement constater que l’Europe semble avancer sur une voie qui pourrait laporter à être mise en congé de l’histoire“, a insisté le pape. Au-delà du “risque pour la croissance économique“ la dénatalité peut “causer d’énormes difficultés à la cohésion sociale et surtout favoriser unindividualisme dangereux“. 

Il a été jusqu'à accuser l'Union Européenne
de s'aliéner les populations du continent en reniant ses racines chrétiennes et a appelé les croyants à édifier un "nouvelle Europe".

"On ne peut pas penser construire une vraie maison commune européenne en négligeant l'identité propre des peuples de notre continent (...), une identité historique, culturelle et morale (...) constituée d'un ensemble de valeurs que le christianisme a aidé à forger"., a dit le pape en recevant au Vatican les participants à une conférence organisée par les évêques européens à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire des Traités de Rome.

Benoît XVI a été jusqu'à utiliser un mot très fort, l'apostasie, dénonçant une "singulière forme d'apostasie" de l'Europe qui, tout en souhaitant se présenter "comme une communauté de valeurs, semble de plus en plus souvent contester l'existence de valeurs universelles et absolues".

Son discours, qui a surpris les vaticanistes, a été qualifié de "très dur et très noir" par l'un d'entre-eux. Il a ainsi dénoncé la perte de poids démographique qui pourrait la porter "à dire adieu à l'histoire". La défense de l'environnement ou de la solidarité sociale avancent "avec fatigue", et "l'unification européenne n'est pas partagée par tous" car certains "chapitres du projet européen ont été écrits sans tenir comte des attentes des citoyens".

Il
a aussi mis en garde l'Europe "contre cette attitude pragmatique (...) qui justifie systématiquement le compromis sur les valeurs humaines essentielles". Si "les courants laïcistes et relativistes" viennent se greffer sur ce pragmatisme, "on finit par dénier aux chrétiens le droit même d'intervenir en tant que tels dans le débat public", a dénoncé Benoît XVI.

Il
s'est alors adressé aux chrétiens, leur demandant de construire "un nouvelle Europe". "Vous savez que vous avez le devoir de contribuer à l'édification, avec l'aide de Dieu, d'une nouvelle Europe, réaliste mais non cynique (...) inspirée de la vérité pérenne de l'Evangile. Soyez présent de manière active dans le débat public au niveau européen", a-t-il lancé.

Les valeurs chrétiennes "qui représentent l'âme du continent doivent rester dans l'Europe du troisième millénaire" si celle-ci souhaite rester un exemple pour le reste du monde.

"Si à l'occasion du 50e anniversaire des Traités de Rome les gouvernements de l'Union désirent se +rapprocher+ de leurs citoyens, comment pourraient-ils exclure un élément essentiel de l'identité européenne tel que le christianisme dans lequel une large majorité d'entre eux continue de se reconnaître", a conclu le Pape. (information : Service de presse du Vatican)

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