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FlashPress - Infocatho
du 26 au 28 mars 2007 (semaine 13)
 

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2007-03-28 - RD Congo
QUEL AVENIR POUR CETTE DÉMOCRATIE ?


Après les fusillades et les tirs d’armes lourdes, où 120 personnes ont été tuées, des militaires mais aussi des civils, le président de la Conférence épiscopale congolaise, a invité au calme et au respect des légalités démocratiques.

Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kisangani et Mgr Daniel Nlandu, évêque de
Kinshasa, ont appelé "tous les Congolais à privilégier la voie du dialogue pour résoudre les problèmes politiques qui se posent dans notre pays". Au micro de la radio Okapi, parrainée par l'ONU, Mgr Daniel Nlandu, a lancé unappel  à "tourner la page" du dernier conflit pour que la RDC "entrevraiment dans la logique de la démocratie".

"Il est grand temps que toutle monde se mette ensemble. Nous avons besoin d'une grande unité et d'une grande cohésion nationale (...) pour que chacun puisse contribuer à l'édification d'un Congo uni, fort et prospère", a-t-il déclaré.

En effet quel
est l’avenir de la démocratie dans la République Démocratique du Congo? C’est la question que se posent les observateurs internationaux et la population congolaise après les deux jours d’affrontement des 23-24 mars entre les militaires réguliers et la garde prétorienne de l’ex vice-président Jean-Pierre Bemba.

Bemba, qui est recherché par les autorités congolaises pour “haute trahison”, est encore réfugié dans l’ambassade d’Afrique du Sud à Kinshasa. Dans la ville la situation est revenue au calme et les activités économiques ont repris. Bemba a été défait par le président Kabila, aux élections présidentielles de l’année dernière. Déjà à la tête d’un mouvement de guerrilla qui a combattu contre l’armée de Kabila dans la guerre civile congolaise de 1998-2003, Bemba avait adhéré aux accords de paix de 2003, et était devenu l’un des vice-présidents dans le gouvernement de transition conduit par Kabila, qui avait le devoir de préparer les élections politiques et présidentielles.

Pendant cette période, Bemba a maintenu à sa disposition un corps de garde consistant formé de membres de son mouvement dissous de guérilla. Déjà en août 2006 avaient été enregistrés de graves affrontements à Kinshasa parmi les hommes de Bemba et les militaires réguliers qui avaient provoqué plusieurs morts et blessés. Après la défaite électorale la plupart des membres de la guérilla prétorienne de Bemba devaient être intégrés dans l’armée congolaise. Bemba, qui est sénateur et qui est considéré comme le représentant le plus en vue de l’opposition, a cependant affirmé avoir encore besoin de ses hommes parce qu’il se sent menacé.

Il
est très populaire à l’ouest de la République démocratique du Congo, où se trouve entre autre la capitale, Kinshasa, tandis que le président Kabila a réuni plusieurs consensus dans l’est du pays. Une polarisation s’est donc créée au niveau politique, qui risque d’avoir des conséquences aussi dans les différentes provinces. Les derniers affrontements sont même une sonnette d’alarme sur l’efficacité du processus d’intégration de l’armée congolaise.

En théorie tous les groupes armés irréguliers doivent être dissous et leurs hommes doivent rejoindre l’armée régulière. En pratique, à Kinshasa se sont affrontés les membres des deux gardes prétoriennes : la Garde Républicaine, corps de l’armée, formé des plus fidèles du président Kabila, et les hommes de Bemba, dont beaucoup sont d’anciens membres de la fameuse Division spéciale présidentielle de l’ex dictateur Mobutu. Rappelons que Bemba est apparenté à la famille de Mobutu, mort il y a 10 ans. (source : Agence Fides et Agence Misna)

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