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du 29 au 31 mars 2007 (semaine 13)
 

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2007-03-31 - Vietnam
LA CONDAMNATION DU P. NGUYEN VAN LY

Accusé, avec quatre autres dissidents, de propagande contre le régime communiste, le P. Nguyen Van Ly, qui a déjà passé de nombreuses années derrière les barreaux, a été condamné à huit ans de prison, le 30 mars, par le tribunal de Hué.

Ses co-accusés, deux femmes et deux hommes, ont été condamnés à des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à six ans de prison ferme par la Cour populaire de Hué.

A l'issue d'un procès de trois heures et demie, le juge Bui Quoc Hiep a dénoncé un "comportement criminel très grave, qui met en danger la pérennité de la République socialiste du Vietnam, nuit à la sécurité nationale et entraîne un clivage entre les pratiquants religieux et le peuple".

Le P. Ly, 60 ans, était accusé d'être à l'origine du mouvement pro-démocratique appelé "bloc 8406", créé en avril 2006 et qui revendiquait à l'automne 2.000 signataires, ainsi que de soutenir des groupes politiques illégaux, dont le Parti progressiste du Vietnam. Il a déjà passé 14 ans en prison. Il a défié la cour dès l'ouverture de son procès, dénonçant une "loi de la jungle" avant qu'un policier ne lui recouvre la bouche.

Sa dernière condamnation remontait à 2001. Il avait alors été frappé d'une peine de 15 ans de prison pour avoir envoyé un témoignage écrit à la commission internationale sur la liberté religieuse aux Etats-Unis. En février 2005, le P. Ly avait bénéficié d'une amnistie, mais la police l'accusait d'avoir depuis repris des activités illégales.

Fait exceptionnel, journalistes et diplomates étrangers avaient été autorisés à assister aux toutes premières et dernières minutes du procès et à suivre le reste sur un écran de télévision dans une salle à part.

"Les Etats-Unis restent préoccupés par les récentes actions du gouvernement vietnamien contre les dissidents", a déclaré sur place le vice-consul américain, Kenneth Chern. "Nous appelons le gouvernement vietnamien à laisser les gens exercer leurs droits légitimes à la liberté d'expression sans peur ni récrimination".

Vendredi 30 mars, Amnesty international a demandé aux autorités vietnamiennes de "cesser de harceler ceux qui élèvent leur voix contre le gouvernement".

Reporters sans frontières compte demander aux Etats-Unis de réinscrire le Vietnam "dans la liste des pays qui ne respectent pas la liberté d'opinion et religieuse" et appelle "l'Union européenne à suspendre ses programmes de coopération dans le domaine de la justice". (information : asianews)

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