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du 1 au 5 avril 2007 (semaine 14)
 

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2007-04-05 - Cuba
L'ESPOIR DANS UNE ÉGLISE QUI A SU RESTER INDÉPENDANTE

"A Cuba, l’Eglise est la seule institution où il reste encore une trace de cette société civile qui a été anéantie partout ailleurs".... "La perspective de l'après-Castro, où les catholiques cubains se dirigent résolument, se définit en un mot: liberté. "

Depuis que Fidel Castro a formellement abandonné le pouvoir, à la fin du mois de juin 2006, la grande attente a commencé pour Cuba et pour l’Eglise catholique cubaine. Le résultat final est plus que jamais incertain. Mais la perspective vers laquelle les catholiques cubains se dirigent résolument se définit en un mot: liberté.

Dagoberto Valdés Hernández vient d'accorder une interview à un journal étranger, où il aborde frontalement la question de la transition de Cuba vers la démocratie, avec une attention particulière sur le rôle de l’Eglise catholique cubaine. Or
le journal en question est "Mondo e Missione", le mensuel de l’Institut Pontifical pour les Missions Étrangères, imprimé à Milan, qui le publie dans son numéro d’avril.

Pour en lire le texte intégral, il faut se rendre sur le site "Chiesa".

Dagoberto Valdés Hernández est l’un des témoins les plus influents de ce cheminement de Cuba et de l’Eglise cubaine vers la liberté. Agé de 52 ans, père de trois enfants, cet ingénieur agricole fonde le Centro de Formación Cívica y Religiosa du diocèse de Pinar del Rio en 1993 et la revue "Vitral" en 1994.

La revue "Vitral", du nom des vitraux multicolores qui ornent de nombreuses maisons à Cuba, se fait la voix d’un petit mais influent lieu de réflexion catholique, rempart des idées démocratiques et de la vision humaniste et chrétienne de l’homme sous le régime communiste de Cuba. Elle est l'expression du Centro de Formación Cívica y Religiosa du diocèse de Pinard el Rio. C’est une revue de l’Eglise, même si son profil est socioculturel et non confessionnel. Elle est ouverte à tous les hommes de bonne volonté et le comité de rédaction s’assure que tout ce qui y est publié reste dans un cadre ethico-humaniste large et pluraliste.

Grâce au voyage de Jean-Paul II sur l’île, en 1998, le Vatican découvre Valdès Hernandez et apprécie son activité. L’année suivante, il est nommé membre du conseil pontifical Justice et Paix.

" Aujourd'hui, déclare Valdes Hernandez, c'
est l’incertitude qui domine, avec un sentiment d’attente. L’incertitude est surtout due au manque d’information sur tout ce qui se passe et au fait que l’avenir n’est pas entre les mains du peuple souverain, mais entre celles des plus hautes sphères du pouvoir politique. A l’incertitude s’ajoutent les conséquences d’un dommage anthropologique concernant la majorité des Cubains provoqué par l’idéologie "de la dépendance" et par le contrôle totalitaire qui empêche la liberté et la responsabilité de se développer."

" Il semble, dit-il encore, que la balance penche en faveur d’une série de transformations pacifiques et progressives, qui nous amèneront à ne plus être un fossile politique du passé mais un pays normal, intégré comme les autres dans la communauté internationale. Un pays dont les fils ne devront plus fuir leur terre s’ils veulent progresser et vivre en liberté. Cependant, je ne sais pas comment ces changements – absolument nécessaires et inéluctables – se produiront."

Pour lui, l'Église a un rôle important à assumer
dans cette délicate phase de transition vers un pays "juste, libre et solidaire" comme l’a dit le cardinal Jaime Ortega Alamino. Car "l’Eglise est la seule institution à Cuba qui, au cours du dernier demi-siècle, ait conservé son autonomie et son indépendance envers l’état. Dans l’Eglise il y a encore la trace de cette société civile qui, partout ailleurs, a été désarticulée avec persévérance par le socialisme réel."

" Dans les dernières années, ajoute-t-il, l’institution ecclésiale a joué un rôle fondamental dans l’accompagnement et la reconstruction de la société civile, en offrant une éducation éthique, une formation civique, un entraînement à la participation et à la responsabilité communautaire, une éducation à la liberté, à la justice et à la paix. De plus, l’Eglise a allégé le désespoir de très nombreux Cubains et leur a fourni des raisons pour rester dans le pays."

Et son interview à Mondo et Missionne, se termine par une notre d'espérance : "P
ersonne ne reste indifférent à la situation actuelle de cette belle île, qui souffre et qui est hospitalière, et à son peuple pacifique et joyeux, qui continue à espérer depuis cinquante la visite du Seigneur Jésus pour réaliser - par ses propres moyens – la libération intérieure, la démocratisation politique et le développement humain intégral."

" C’est ce qu’a demandé, en janvier 1998, Jean-Paul II sur la Plaza de la Revolucion José Marti, à La Havane: "Vous êtes et vous devez être – a-t-il déclaré – les acteurs de votre histoire personnelle et nationale". Nous l’espérons. Et nous essayons d’y parvenir." (source : Chiesa)

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