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du 1 au 5 avril 2007 (semaine 14)
 
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2007-04-05 -
LA PROCHE PUBLICATION DU MOTU PROPRIO

Le cardinal Tarcisio Bertone a confirmé la publication du Motu Proprio sur le rite tridentin, dans un entretien avec la presse française où il s'exprimait sur d'autres questions que la seule question liturgique.

Pour lui, "la valeur de la Réforme conciliaire est intacte. Certes il ne faut pas perdre le grand patrimoine liturgique donné par saint Pie V (1566-1572). Mais le Motu Proprio ne revient au rite tridentin que selon le rite décidé par Jean XXIII dans le cadre du Missel publié en 1962.

"Il n’y a aucune raison valable de ne pas donner aux prêtres du monde entierle droit de célébrer selon cette forme", a déclaré le cardinal Bertone, interrogé sur la réflexion faite par le pape autour d’un décret élargissant la possibilité de célébrer la messe tridentine. "L’autorisation du souverain pontife laisse évidemment toute sa validité au rite de Paul VI (1963-1978)“, a-t-il précisé.

" La publication du Motu Proprio précisant cette autorisation aura lieu“, a poursuivi le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, soulignan tque "ce sera le pape lui-même qui expliquera alors ses motivations et le cadre de sa décision“.

De source vaticane, elle pourrait avoir lieu en mai prochain. Selon le cardinal Bertone, Benoît XVI “donnera personnellement sa vision de l’utilisation de l’ancien missel au peuple chrétien, et en particulier aux évêques“. La Réforme liturgique post-conciliaire de Paul VI n’avait “jamais proscrit“ l’emploi du latin et du grégorien, mais “bien au contraire“, voulait les conserver “à leur juste et grande place“.           

Interrogé par l'hebdomadaire français Le Figaro Magazine, de façon plus générale sur la vision de la liturgie de Benoît XVI, le cardinal Bertone a affirmé que le pape avait souvent expliqué que la Réforme voulue par le Concile Vatican II avait pour "véritable objectif de remettre Dieu au centre de la liturgie et de permettre au peuple chrétien de comprendre le sens des grands rites".

Mais que l’application des grandes orientations du Concile avait “malheureusement pu connaître des traductions plus ou moins erronées, conduisant à des appauvrissements notables“. Si les fruits de la réforme liturgique sont “considérables“, les abus doivent être “combattus“, car “une partie du peuple chrétien a pu s’éloigner de l’Eglise en raison de ces errements“, liés, non pas aux textes du Concile, mais aux “comportements de ceux qui ont prétendu interpréter à leur propre guise la réforme“.

S’exprimant par ailleurs au sujet du relativisme, le cardinal Bertone a estimé que la dénonciation de ses ravages constituait “un défi historique pour l’Eglise“. Pour lui, “une société qui considère que rien n’a vraiment d’importance et que tout se vaut, ne peut plus reconnaître une valeur absolue, ni même partager des valeurs universelles“.           

A propos de la laïcité, le secrétaire d’Etat a expliqué qu’elle consistait en “l’autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse et non par rapport à la morale“. Critiquant l’attitude de la France, il a souligné que “la foi n’était pas un fait privé, mais touchait l’ensemble des composantes de la vie de la cité“.            

Interrogé sur les difficultés rencontrées par le Saint-Siège avec le monde des médias, le cardinal a estimé qu’il étai t“effectivement confronté à un problème d’une extrême gravité“. D’après lui, les messages de l’Eglise sont “soumis à une forme de manipulation et de falsification de la part d’un certain nombre de médias occidentaux“.

Il a aussi regretté “les fixations“ de certains journalistes sur les thèmes moraux comme l’avortement ou les unions sexuelles “qui ne résument absolument pas la pensée et l’œuvre del’Eglise“.

Revenant sur l’exemple de la crise causée parl’interprétation du ‘discours de Ratisbonne', le cardinal Bertone aestimé que les commentateurs qui “isolaient des phrases, dans une extrapolation fallacieuse des choses, se livraient à un exercicemalhonnête de leur métier“.            

Enfin il est égalemen tintervenu sur les thèmes de la catéchèse face à “l’ignorance religieuse“, sur le lien véritable entre foi et raison, sur la confrontation avec l’Islam et sur les racines chrétiennes de l’Europe. (information : Figaro Magazine)

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