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du 5 au 10 avril 2007 (semaine 15)
 

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2007-04-10 - Sri Lanka
POUR LES COUPLES DE RELIGIONS DIFFÉRENTES

L’Eglise catholique sri-lankaise a mis en place des programmes d’accompagnement pour les couples de religions différentes, dans la région d’Anuradhapura, au Sri Lanka. Les résultats sont positifs et encourageants.

Dans une société où les jeunes se marient à la fin de leur adolescence, une célibataire de 32 ans est considérée comme âgée. "Je ne trouve pas l’âme sœur catholique parce qu’ici, les hommes catholiques sont peu nombreux", explique Priyanthi Nirmala une jeune paroissienne de St Jude de Talawa, à Anuradhapura, une région où 90 % de la population est bouddhiste.

Elle fait partie des 80 jeunes, âgés entre 20 et 34 ans, qui se retrouvent à la cathédrale St Joseph d’Anuradhapura, pour l’atelier de réflexion: "Cheminer vers une vie de famille chrétienne réussie", destiné aux couples dont l’un des deux conjoints n’est pas catholique, ainsi qu’aux jeunes qui pensent s’engager dans ce type de relation conjugale.

"Beaucoup de parents s’inquiètent de ne pouvoir trouver de prétendant(e) catholique pour leurs enfants dans la région", poursuit la jeune femme, qui se dit préoccupée de voir de futurs conjoints aller vers un mariage mixte car "ils devront d’ici peu affronter des difficultés. Les familles trouvent difficile d’élever leurs enfants dans la foi catholique quand un des deux parents est bouddhiste", explique-t-elle.

L’enjeu est important pour les catholiques de la région qui veulent rester fidèles à leur foi, mais où les 10.000 catholiques du
diocèse d’Anuradhapura représentent moins de 1 % de la population. La plupart de ces catholiques sont des agriculteurs qui vivent dans des régions isolées. Inévitablement, les mariages entre personnes de religions différentes augmentent. Ces deux dernières années, le diocèse en a enregistré 86. Mais beaucoup de mariages mixtes connaissent des problèmes. "Mon père ne me permet pas d’aller à l’église", confie Sumya Kumari, une catholique de 20 ans.

Son père et ses deux frères sont bouddhistes et sa mère est catholique. Son père avait permis qu’elle soit baptisée, mais il est revenu sur sa décision, explique-t-elle. D’après la jeune catholique, chez un autre couple mixte, le mari bouddhiste refuse à sa femme, une enseignante chrétienne, de continuer à étudier et que leurs enfants soient baptisés. "Bien que leurs personnalités soient très proches, ils n’ont pas réussi à surmonter les difficultés liées à leur différence d’appartenance religieuse et ont
décidé de se séparer", a expliqué Sumya Kumari.

Mgr Norbert Andradi, évêque d’Anuradhapura, a confié qu’il bénissait très volontiers les mariages mixtes dans l’environnement
difficile qui celui d’Anuradhapura. "Les deux jours de réflexion de cet atelier ont aidé à identifier les responsabilités des conjoints au sein des familles mixtes, à prendre conscience des problèmes et des défis, tels que l’amour, la sexualité, le sida ou la question de l’avortement, avec des films et des exposés", a commenté l’évêque, qui est membre de la Commission pour les laïcs de la Conférence épiscopale du Sri Lanka.

Des bouddhistes qui ont également participé à cet atelier de réflexion ont apprécié les échanges. "Cette prise de conscience devrait être également organisée par les autres religions. J’apprécie les efforts de l’Eglise catholique", a confié l'un d'eux.
Suranji Ranasinghe, 28 ans, fait écho aux propos de Dammika Thushara Ruwan sur l’atelier de réflexion organisé par l’Eglise catholique. "En tant que bouddhiste, je n’avais pas encore eu la chance de participer à une telle rencontre", a-t-elle reconnu, mais "aujourd’hui, je suis venue avec mon ami qui est catholique car j’ai décidé de devenir chrétienne avant notre mariage".

Malgré tout,
dans ces régions, la cohabitation entre les communautés bouddhiste et catholique peut être délicate. (source : EDA)

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