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FlashPress - Infocatho
du 11 au 14 avril 2007 (semaine 15)
 

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2007-04-14 - Cameroun
LE RESPECT DE L'AUTORITÉ ET DES LIBERTÉS D'EXPRESSION


Dans son homélie pascale,
Mgr Victor Tonye Bakot, archevêque de Yaoundé, a relu à la lumière du message évangélique, les derniers événements qu'a vécus la société camrounaise et quelles sont les exigences d'une paix stable et réelle.

Il a en effet
analysé un problème actuel d'une grande importance pour la société camerounaise celui du dépérissement progressif de l'autorité. Avec son charisme, il n'a hésité ni à fustiger les comportements permissifs qui dévaluent l'autorité, quelle qu'elle soit, ni à rappeler aux chefs politiques, religieux, traditionnels ou familiaux à leurs responsabilités avant de lancer un vibrant appel et d'insister pour le respect de l'autorité, gage à ses yeux de la cohésion sociale.

A la faveur de toutes les libertés au seuil des années 1990, particulièrement les libertés d'expression et d'association, l'on a pu, dit-il, observer divers comportements déviants et des actions nocives ayant pour but de remettre en cause voire de détruire l'autorité de l'Etat, ses symboles ainsi que ceux qui les incarnent. Avoué ou non, c'était le but notamment de l'opération dite " villes mortes " dont toutes les conséquences néfastes n'ont pas encore été révélées.

C'est dans ce contexte que le gouvernement dirigé par le Premier ministre Simon Achidi Achu a eu pour missions, entre autres, de restaurer l'autorité de l'Etat. "Le calme et la sérénité de nos jours, dit-il, n'ont pas totalement écarté des entreprises pernicieuses de banalisation voire de dépréciation de l'autorité de l'Etat ou bien de toutes initiatives utiles pour tous à l'instar d'oeuvres sociales réalisées sans discrimination à travers l'ensemble du territoire national.

L'archevêque donne plusieurs éléments à son tableau : l
a dépréciation de l'autorité s'observe aussi en milieu scolaire où le magistère est parfois remis en cause par des élèves, mauvais " recopieurs " de ce qu'ils observent à la télé sous d'autres cieux. Et de citer deux tragiques faits divers assez récents, " inimaginables il y a des décennies. Dans un lycée de la banlieue de Yaoundé, un élève a grièvement blessé son professeur avec une machette. A Douala, dans un collège privé, un élève a poignardé son enseignant qui en a perdu la vie. Beaucoup d'élèves pensent que l'école d'aujourd'hui interdit d'interdire. Faut-il donc croire que tout est permis ? Qu'il faut faire place au laisser-aller, au libertinage ? Que non !"

"Les enseignants renvoient régulièrement la balle aux chefs de famille. Dans le contexte familial, l'autorité parentale n'est plus toujours respectée. Sous prétexte de dialogue, certains enfants agressent verbalement les parents et ne savent plus dire merci. D'aucuns ne se lèvent plus pour céder la place à un aîné. Ils ne respectent plus les interdits sociaux. La situation dans certaines associations religieuses ou civiles n'est pas plus reluisante."

L'archevêque de Yaoundé fait observer que " la rébellion contre l'autorité, le refus de se soumettre à la loi et la banalisation des interdits, plongent le chaos dans notre univers socio-politique et spirituel " La vraie autorité, qui est, dit-il, service, justice, vérité et paix " est là pour endiguer les pulsions morbides, éradiquer la loi de la jungle, la loi des bandes la justice populaire et le sauve-qui-peut. Voilà pourquoi les autorités légitimement établies méritent notre respect.

"Compte tenu de la persistance du problème, Mgr Tonye Bakot a certainement raison de plaider pour que les Camerounais réapprennent à respecter l'autorité, commente un éditorialiste qui ajoute :" Cependant il ne suffit pas qu'il ait raison. Ce n'est sans doute pas ce qu'il recherche. Il veut conscientiser tous ses compatriotes afin que chacun d'eux et tous les Camerounais reviennent à la raison et aux fondements du progrès de toute société, à savoir le respect des valeurs morales parmi lesquelles le respect de l'autorité. (source : Allafrica)

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