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2007-04-14 -
DES PAROLES INSUFFISAMMENT RELAYÉES
Durant ses interventions, Benoît XVI transmet un message évangélique aussi bien à l'Église qu'au monde. Mais il y a des limites qu'elles n'arrivent pas à franchir. Avec Sandro Magister, prenons l'exemple de son message de Pâques.
Benoît XVI y a nommé les régions du monde où il y a le plus de blessures et de douleur, du Darfour au Congo, de l’Afghanistan à l’Irak et à la "Terre bénie qui est le berceau de notre foi". Mais surtout il a ensuite ajouté : "Chers frères et sœurs, à travers les plaies du Christ ressuscité, c’est avec des yeux d’espérance que nous pouvons voir les maux qui affligent l’humanité".
Auparavant, il avait déclaré que "l’humanité présente attend des chrétiens un témoignage renouvelé de la résurrection du Christ; elle a besoin de le rencontrer et de pouvoir le connaître comme vrai Dieu et vrai homme".
Mais les médias n’ont relayé qu’une petite partie, voire rien de cette annonce du Christ ressuscité. Seule la liste des pays frappés par la guerre et les désastres a été mise en avant.
"Il y a une limite que les paroles de Benoît XVI ne parviennent pas à franchir", écrit Sandro Magister dans Chiesa. "Parmi les personnes présentes à ces messes, seules celles qui comprennent l’italien pouvaient suivre profitablement les homélies du pape. Les médias catholiques qui ont traduit et retransmis les textes dans différents pays ont une faible étendue de diffusion, même s'ils avancent des chiffres importants.vers un public de niche.
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Elles touchent dans leur plénitude seulement ceux qui les écoutent en personne, qu’ils soient présents physiquement ou à travers un direct télévisé. Le nombre de ces personnes est considérable, supérieur à celui de tous les pontificats précédents. Le message de Pâques "urbi et orbi" et le chemin de croix du vendredi saint ont été suivis par des foules nombreuses et retransmis dans plus de quarante pays. Cependant les personnes vers lesquelles ce message arrive amputé ou vers lesquelles il n’arrive même pas, sont innombrables.
Cette limite de communication a été expérimentée par Benoît XVI dans une plus forte mesure au cours des autres célébrations de la semaine sainte dernière.
Et Sandro Magister souligne un fait non négligeable. Pendant la messe chrismale du matin du jeudi saint, le pape a consacré son homélie à l’explication du sens profond du fait d’être prêtres, "revêtus du Christ" et donc capables d’agir et de parler "in persona Christi", en parcourant la symbolique des habits liturgiques. Mais combien parmi les plus que quatre cent mille évêques et prêtres catholiques ont reçu ses paroles en temps voulu, pour les répercuter au matin de Pâques ?
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C’est donc une limite sérieuse pour un pape comme Benoît XVI, qui a justement centré son ministère sur la parole. Au sein de la Curie, les bureaux chargés de la communication n’ont jusqu’à présent rien fait de nouveau, pour y remédier au moins en partie. Par exemple, personne ne se charge de faire parvenir en temps voulu et à tous les évêques et prêtres du monde entier une newsletter contenant les textes du pape dans leur langue respective." Prenons un exemple en France "La Documentation catholique" les diffuse quinze jours plus tard.
Dans ce domaine, les seules initiatives efficaces viennent de Benoît XVI en personne. Avec son livre sur Jésus traduit dans plusieurs langues, il atteindra de manière directe et personnelle un nombre très élevé de lecteurs dans le monde entier.
Et c'est Jésus "vrai Dieu et vrai homme" qui constitue justement le cœur du message de Benoît XVI, comme il a été le cœur de ses homélies de Pâques. (source : Chiesa)
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