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du 11 au 14 avril 2007 (semaine 15)
 
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2007-04-14 -
DES ÉCLAIRCISSEMENTS, DES CHOIX, DES PREUVES

"Il ne s'agit pas de choisir entre un Créationnisme qui exclut catégoriquement la science, et l'Evolution qui dissimule ses propres brèches sur les questions qui se posent au-delà des possibilités méthodologiques de la science naturelle".

Si Benoît XVI souligne les insuffisances de la théorie de l'Evolution qui laissent ouvertes des questions fondamentales sur la création de l'humanité selon lui, il salue le rôle de la science dans le progrès de la raison, dans "Création et évolution", un livre publié mercredi en Allemagne et qui retranscrit une conférence sur ce sujet tenue en septembre 2006 dans sa résidence d'été de Castel Gandolfo.

"La théorie de l'Evolution n'est pas prouvable empiriquement, car il est impossible de mettre en laboratoire 10.000 générations", souligne le Pape. "Il me semble important de souligner que la théorie de l'Evolution implique des questions qui doivent être du ressort de la philosophie et qui mènent elles-mêmes au-delà du domaine de la science".

"Les sciences naturelles ont ouvert de grandes dimensions à la raison qui étaient jusqu'alors fermées, et nous ont ainsi transmis de nouvelles connaissances". Elles posent des questions "qui doivent être adressées à la raison et qu'on ne doit pas juste laisser au sentiment religieux", poursuit-il.

Charles Darwin, biologiste britannique (1809-1882), développa la première théorie d'un mécanisme biologique de l'évolution, la sélection naturelle, qui explique la diversification de la vie à travers un lent processus de modification par l'adaptation. Depuis deux siècles, c'est un sujet qui oppose deux courants de conception de la création de l'humanité: d'un côté, la théorie de Darwin d'un mécanisme biologique de l'évolution, la sélection naturelle, qui explique la diversification de la vie à travers un lent processus de modification par l'adaptation, et de l'autre le créationnisme, une conception rigide et détaillée de la création divine de la Terre.

Le débat sur ce sujet fut relancé quand l'archevêque de Vienne Christoph von Schönborn publia le 7 juillet 2005 dans le New York Times une tribune affirmant que l'on ne pouvait interpréter les discours de Jean Paul II comme étant une reconnaissance de l'évolutionnisme. Le prédécesseur de Benoît XVI avait affirmé en octobre 1996: "La théorie de l'Evolution est plus qu'une hypothèse".

"Il ne s'agit pas de choisir entre un créationnisme qui exclut catégoriquement la science, et une théorie de l'Evolution qui dissimule ses propres brèches et ne veut pas voir les questions qui se posent au-delà des possibilités méthodologiques de la science naturelle", a conclu Benoît XVI à l'issue de discussions de deux jours entre philosophes, théologiens et biologistes.

Il précise et nuance :
"La théorie de l'Evolution n'est pas démontrable empiriquement, car il est impossible de mettre en laboratoire 10.000 générations. La vraisemblance (de la théorie) n'est pas égale à zéro, mais pas non plus à un", car elle laisse "de grandes questions ouvertes", relève-t-il.

"La théorie de l'Evolution implique des questions qui doivent être du ressort de la philosophie et qui mènent elles-mêmes au-delà du domaine de la science", souligne Benoît XVI.

Les vieilles querelles ressurgissent, en particulier aux Etats-Unis, où des fondamentalistes protestants cherchent à imposer dans les manuels scolaires une interprétation littérale de la Bible, notamment de la création du monde décrit dans le Genèse. 48% des Américains rejettent la théorie de l'évolution, selon un sondage récent publié dans le magazine américain Newsweek. En Europe, à part notamment la Pologne, la mouvement est plus marginal.

Face aux adeptes du créationnisme, Benoît XVI apporte son soutien à Jean Paul II: "Quand le pape a dit cela, il avait ses raisons", dit-il, car "la question se pose: à quel niveau se situe la vraisemblance (de la théorie de Darwin)?".

Dans la lignée de son prédécesseur, le pape salue le rôle des sciences dans l'évolution de l'humanité. "Les sciences naturelles ont ouvert de grandes dimensions à la raison qui étaient jusqu'alors fermées, et nous ont ainsi transmis de nouvelles connaissances".

Elles posent des questions "qui doivent être adressées à la raison et qu'on ne doit pas juste laisser au sentiment religieux", relève encore Benoît XVI qui a fait d'un rapport sain entre foi et raison une de ses priorités. (informations : Service de presse du Vatican)

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