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du 15 au 19 avril 2007 (semaine 16)
 

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2007-04-19 - Indonésie
LA RELIGION MENTIONNÉE SUR LES CARTES D'IDENTITÉ

La religion est une mention obligatoire portée sur la carte d'identité indonésienne, ce qui suscite actuellement de nombreuses oppositions car, à cause de cela, "des personnes sont tuées dans des conflits interreligieux ".

Madame Maya Safira, du Mouvement pour l'intégration nationale, une ONG basée à Jakarta, en demande l'effacment car à ses yeux, aujourd'hui encore, le simple fait d'être "reconnu" comme appartenant à telle religion, en particulier celles minoritaires, peut être source de danger.

L'Indonésie ne reconnaît officiellement que six religions: l'islam, le catholicisme, le protestantisme, le bouddhisme, l'hindouisme et le confucianisme. La loi impose d'avoir une de ces religions marquée sur sa carte d'identité.

L
es personnes pratiquant une religion autre que les six officielles sont de fait privées de documents officiels tels que les certificats de naissance, de mariage, de décès ou de résidence. Pour éviter les soucis, de nombreux Indonésiens non-musulmans choisissent donc la mention "islam" sur leur carte.

En fait, l'Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, qui compte de 85 à 90% de ses habitants se réclamant de l'islam connaît un islam modéré dans leur immense majorité, quoique, dans certaines régions les tensions interconfessionnelles sont vives, en particulier dans l'archipel des Moluques et sur l'île de Célèbes (également appelée Sulawesi).

Le 21 mars dernier, trois islamistes ont été condamnés à des peines de 14 à 20 ans de prison pour avoir décapité trois lycéennes chrétiennes, "coupables" seulement d'appartenir à une religion qu'ils haïssaient. Des villes indonésiennes restent divisées en quartiers chrétiens ou musulmans.

"Nous sommes préoccupés par ces fractures", déclare Mme Safira, dont le combat est partagé par d'autres organisations et des intellectuels, parmi lesquels l'ex-président Abdurrahman Wahid, surnommé Gus Dur. Yudanegara qui a perdu son frère dans les violences qui ont enflammé en 1999 les Moluques, rappelle que ces heurts opposant chrétiens et musulmans ont débouché sur 5.000 morts.

"Au bureau de mon frère, entre cinquante et soixante personnes ont été brûlées vives, enfermées dans une pièce. Mon frère était hindouiste, il n'avait rien à voir avec les deux religions qui se confrontaient, mais il en a été pourtant victime".
(information : Asianews)


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