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FlashPress - Infocatho
15 au 19 avril 2007 (semaine 16)
 

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2007-04-19 -
L'ÉGLISE AUX RYTHMES DE LA MONDIALISATION


Frère du premier ministre italien, l'historien Paolo Prodi vient de publier "Christianisme et monde moderne", ce pourquoi il a été invité à Rome par le centre culturel Saint Louis de France, où il a prononcé une conférence "décapante".

L ’historien italien, contrairement à beaucoup de Français, ne date pas la naissance de la séparation Église-État, de la laïcité, au siècle des Lumières, mais il la fait remonter à la fin du Moyen Âge, l’époque moderne marquée, dit-il, par un dualisme entre le sacré et le politique.

Ce dualisme fut aussi confrontation qui a fait la richesse spirituelle de l’Eu rope : notre civilisation a ainsi réussi à « domestiquer le sacré » , en opposant à l’évêque de l’Église universelle les souverains.

Les États perdent leur souveraineté avec la mondia­lisation. Les structures ecclésiales s’effondrent. Pour Paolo Prodi le Concile Vatican II doit être considérée comme la fin d’une époque, plutôt que comme le début d’une autre .

Le Concile en effet n’a prévu ni l’effondrement des structures ecclésiales ni la globalisation du monde. Le dualisme État-Église disparaît pour laisser place à un « monisme, aux formes encore incertaines de la globalisation universelle » .

Ainsi, le droit positif a tendance à envahir la vie, à intervenir dans tous les champs humains, jusqu’aux plus privés. En face, l’Église semble incapable d’exprimer encore des normes éthiques qui puissent avoir une valeur universelle.

Si l’on veut préserver ce dualisme qui est la base spirituelle de l’Europe, il importe de revoir les rapports entre religion et souveraineté politique. « La mondialisation ne peut pas ne pas modifier les pouvoirs du Pape.» déclare le professeur Prodi.

Qui ajoute, durant sa conférence, ce clin d'oeil, au passage : « J’ai lu des pages réellement innovantes à ce sujet du cardinal Ratzinger, où l’on voyait bien la nécessité de repenser l’aspect territorial des provinces et des diocèses dont le christianisme a hérité de l’Empire romain ». (Source : Centre culturel Saint Louis)

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