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du 20 au 22 avril 2007 (semaine 16)
 

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2007-04-22 - Philippines
LES CRUCIFIXIONS CONTINUENT MALGRÉ L'OPPOSITION DE L'ÉGLISE

A la veille de la Semaine Sainte,
Mgr Pedro Quitorio, porte-parole de la Conférence Épiscopale des Philippines, a rappelé le 1er avril que ces crucifixions dans la région de Kapitangan doivent être dénoncées comme un rite « contestable » et « risqué».

« Contestable car la vraie foi nous enseigne que le Christ a été crucifié,pour nous, sauver et que nous ne pouvons reproduire cela, et risqué car des personnes mettent inutilement leur santé en danger. » Mgr Quitorio parle de simple « spectacle », ces crucifixions étant « des croyances plus superstitieuses que chrétiennes ». Si les croyants veulent faire pénitence, ils peuvent le faire dans la ligne de l'enseignement de l'Église, à travers l'aumône, le jeûne, l'abstinence et la prière, met-il en avant.

Les "Kristos" comme on nomme ces crucifiés,
attendent la Semaine Sainte avec une attention toute particulière. Dès le dimanche des Rameaux, souvent leur « pèlerinage » commence par un périple de plusieurs kilomètres au cours duquel ils portent une lourde croix de bois. Le Vendredi Saint, ils achèvent leur parcours par un crucifiement pendant lequel ils restent une quinzaine de minutes suspendus au bois de la croix, les mains transpercées d'imposants clous préalablement désinfectés à l'alcool. « C'est Dieu qui me demande cet acte sacré », affirme l'un d'eux, tandis que des milliers de personnes regardent la scène.

Une quinzaine d'hommes y sont crucifiés chaque Vendredi Saint. Les anciens de Kapitangan affirment "qu'il y a plusieurs siècles, une inondation massive a submergé le village et que les seuls survivants furent ceux qui s'étaient accrochés à une grande croix de bois flottant sur les eaux. Depuis vingt ans, les « Kristos » ont acquis une grande popularité dans le pays et à l'étranger, au point que des touristes assistent à ces scènes, tandis que les étals des vendeurs sont tout au long de la route qui conduit à la chapelle.

Les "Kristos" soutiennent la signification religieuse et mystique de leur acte. En 2000, un homme, qui jouait le rôle du « chef des Juifs» lors des crucifixions a vu Jésus dans ses rêves et a convaincu Rodolfo Tanael d'accepter d'être crucifié. Plus tard, quand une femme a rêvé que Dieu lui demandait d'acheter du bon bois et d'en faire une croix pour Rodolfo Tanael, il fut convaincu. Sa première crucifixion date de 2001. Depuis, il a été crucifié à cinq reprises. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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