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du 26 au 29 avril 2007 (semaine 17)
 

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2007-04-29 - Congo-Brazza
UNE FLÉAU NATIONAL, UNE PRÉOCCUPATION MAJEURE


"Nous saluons les réalisations faites et encourageons celles en cours. Nous invitons les pouvoirs publics, l’opinion nationale et internationale, enfin les hommes et les femmes de bonne volonté à un engagement concret pour la réduction de la pauvreté".

"Aujourd’hui, la pauvreté constitue un fléau national et une préoccupation majeure. Nous, Évêques et Ordinaires du Congo, Telle est l’exhortation lancée au terme de la 35ème Assemblée plénière de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), tenue à Brazzaville du 16 au 22 avril, sur "La question sociale : lutte contre la pauvreté".

En soulignant que "le pauvre a toujours été et est au cœur de l’Église" et que "la pauvreté pose un dramatique problème de justice", les évêques congolais ont d’abord constaté cette "dramatique réalité" sur la base des enquêtes menées sur le terrain, notamment par la Commission Justice et Paix, la Caritas et la Pastorale de la santé.

"La pauvreté est multidimensionnelle : matérielle, économique, morale et sociale. La tendance s’accélère et il existe dans notre pays des situations d’extrême pauvreté. (…) Les pauvres sont souvent victimes de la violence et de la cupidité des hommes (…) ils vivent dans des logements exigus, occupent des emplois peu valorisants et très peu rémunérés, ils n’ont pas accès à l’eau, à l’électricité, aux soins et leurs enfants vont difficilement à l’école" rapporte le communiqué de la Conférence épiscopale du Congo.

Face à un tel constat, les évêques identifient dans leur document une série de causes endogènes de la pauvreté – entre autres la difficulté d’accès à l’emploi, la baisse effroyable du pouvoir d’achat, la démission de l’État face à ses responsabilités et la corruption généralisée – et exogènes, comme le fait que "les producteurs des matières premières ne sont pas responsables de la fixation des prix de celles-ci sur le marché international".

Ils exhortent les pouvoirs publics à "mettre en place et promouvoir une politique efficace de protection sociale et d’accès durable à l’emploi, notamment pour les jeunes ; réguler la fixation des prix des denrées de première nécessité ; créer les conditions d’une bonne éducation ; permettre un meilleur accès aux soins de santé pour tous, jusque dans les villages les plus reculés ; poursuivre la mise en place des dispositifs garantissant la bonne gouvernance et accélérer la politique de désenclavement de l’arrière-pays".

Les évêques congolais s’adressent ensuite à la société civile, aux hommes et aux femmes de bonne volonté, les invitant "à plus de civisme, de conscience professionnelle, d’organisation et de solidarité (…) afin d’abolir toute forme d’asservissement et d’abandon de certaines catégories sociales comme nos frères et sœurs les pygmées, encore marginalisés et exploités".

Le message de la CEC remercie enfin les organismes internationaux et les organisations non gouvernementales internationales "pour l’aide humanitaire apportée dans des conditions souvent difficiles, voire périlleuses", affirmant "compter encore sur vous pour toutes les initiatives permettant aux populations de se prendre en charge".

Le document final élaboré à l’issue de l’Assemblée plénière, conclue hier à Brazzaville, est présenté comme le prolongement et l’achèvement d’une réflexion engagée par les évêques congolais en avril 2005, dans le cadre plus vaste de "la Mission de l’Église dans la société congolaise : dimension sociale de l’Évangile". ( Agence Misna)

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