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du 30 avril au 3 mai 2007 (semaine 18)
 

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2007-05-03 -
NE PAS TRANSFORMER UN BÊTISE EN TRAGÉDIE

Durant le traditionnel concert rock du 1er mai à Rome, qui était retransmis en direct à la télévision italienne, de nombreuses critiques ont été proférées contre l'Église et le Pape. Le directeur de la salle de presse du Vatican en minimise la portée.

Par contre,
le journal du Vatican, l'Osservatore romano a assimilé mercredi à du "terrorisme" ces critiques contre le pape Benoît XVI. Commentant l'incident, il écrivait qu'il "est vil et terroriste de lancer des pierres, cette fois contre le Pape, en étant salué par les cris d'approbation d'une foule facilement inflammable".

Tout en qualifiant ces critiques "irrespectueuses" d'"acte irresponsable", le porte-parole de la salle de presse du Vatican, le P. Federico Lombardi a cependant souhaité mercredi soir "ne pas transformer une bêtise en tragédie", appelant à une "baisse de la tension" et à "un dialogue serein" entre l'Eglise et la société, dans une interview sur la chaîne publique Rai.

Dans une intervention faite sur les ondes d'une chaîne de télévision publique italienne, le P.Federico Lombardi, a déclaré: "Les commentaires irrespectueux envers le Pape et l'Eglise prononcés durant le concert du 1er mai à Rome constituent une évidente manifestation d'irresponsabilité. D'ailleurs, les responsables syndicaux s'en sont justement dissociés".

Andrea Rivera, l'un des présentateurs du concert, avait en effet raillé mardi devant un public de quelque 400.000 personnes le refus de l'Église catholique d'accorder des obsèques religieuses à Piergiorgio Welby, un Italien atteint d'une maladie incurable et débranché en décembre par son médecin du respirateur artificiel qui le maintenait en vie. Ce refus avait relancé le débat sur l'euthanasie en Italie.

"Le pape a dit qu'il ne croyait pas à la théorie de l'évolution. Je suis d'accord, l'Eglise n'a jamais évolué", a déclaré Andrea Rivera. "Je ne supporte pas que le Vatican ait refusé des funérailles à Welby. Cela n'a pas été le cas pour" les dictateurs espagnol et chilien "Franco et Pinochet".

Devant ces propos, le quotidien du Vatican a réagi dans son éditorial .
"Cela aussi, c'est du terrorisme", reliant ces critiques aux récentes menaces contre le chef de l'Eglise italienne Angelo Bagnasco, qui a reçu dans une enveloppe une balle et sa photo barrée d'une croix gammée.

"Lancer des attaques contre l'Eglise, c'est du terrorisme. Alimenter les fureurs aveugles et irrationnelles contre celui qui parle toujours au nom de l'amour, c'est du terrorisme".

"Il est vil et terroriste de jeter cette fois ces pierres directement contre le pape, en se sentant protégé par les cris d'approbation d'une foule facilement excitable", ajoute le quotidien. "Les déclarations de l'animateur sont d'une superficialité déconcertantes mais leur dangerosité n'est pas superficielle".

Les commentaires du présentateur comme ceux de l'Osservatore Romano ont suscité de nombreuses réactions en Italie, d'ailleurs les syndicats qui avaient organisé le concert ont pris leurs distances avec les propos de l'animateur qui ont été condamnés par la droite tandis qu'une partie de la gauche a jugé les critiques de l'Osservatore Romano excessives.

En novembre déjà, c'est le quotidien de la Conférence épiscopale italienne (CEI) Avvenire qui avait pris la défense du pape Benoît XVI, cible de plusieurs émissions satiriques à la télévision ou à la radio en Italie, en dénonçant des "programmes télévisés lourdement vulgaires (...) qui tentent en permanence de ridiculiser des personnes chères au monde catholique". (source : Service de presse du Vatican)

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