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du 30 avril au 3 mai 2007 (semaine 18)
 

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2007-05-03 -
QUE LE G8 TIENNE SES PROMESSES DE 2005

Un mois avant le sommet du G8 qui se tient en Allemagne, une délégation d'évêques et de cardinaux, a appelé mercredi à Berlin les huit pays les plus riches de la planète "à tenir leurs promesses" concernant l'aide aux pays en développement.

Dans une déclaration présentée à Berlin, étape intermédiaire d'une tournée commencée lundi à Londres et qui s'achèvera vendredi à Rome, la dizaine de prélats exhortent les dirigeants politiques du G8 à "tenir leurs promesses sur le financement de l'aide au développement".

"Déçus" du retard des pays riches à honorer leurs engagements, les prélats appellent les pays du G8 "à garantir, grâce à des calendriers fiables de financement à moyen terme, que les objectifs d'utiliser 0,51% du produit national brut (PNB) d'ici à 2010 et de 0,7% du PNB d'ici à 2015 pour la coopération en matière de développement, soient effectivement atteints".

Exprimant leur "vive inquiétude" concernant le fossé qui se creuse entre pays riches et pauvres, ils réclament une augmentation des dons et, comme le pape Benoît XVI l'a fait dans une lettre adressée en décembre à la chancelière allemande Angela Merkel, l'annulation de la dette sans condition des pays les plus pauvres et "la lutte contre la corruption internationale".

"La moitié des pays du G8, dont l'Allemagne, qui assume la présidence du G8, n'ont jusqu'à ce jour pas ratifié la convention de l'Onu" sur la lutte contre la corruption, a déploré au cours d'une conférence de presse l'archevêque de Kisangani (République démocratique du Congo), pressant ces pays à s'exécuter.

"Le sens de la démarche est de faire comprendre aux responsables politiques qu'il y a une mondialisation de la croissance et donc qu'il doit y avoir une mondialisation de l'action caritative et de la responsabilité", a ajouté Mgr Laurent Monsengwo.

Interrogé sur les accusations de népotisme visant le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz, le cardinal hondurien Oscar Andres Rodriguez a affirmé que "la meilleure solution serait que M. Wolfowitz renonce à son poste". "Si la confiance dans les organismes financiers internationaux se perd (...), en qui pourra-t-on avoir confiance quand il s'agit simplement de prêts pour le développement et des activités en faveur des pays pauvres?", a-t-il dit à la conférence de presse.

Ces revendications surviennent alors que le Comité pour l'annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) dit s'attendre à un sommet du G8 "catastrophique" pour les pays en développement. La Banque mondiale a également fait remarquer il y a trois semaines que la dette extérieure publique de tous les pays en développement était "à son plus haut niveau historique".

Mme Merkel a récemment annoncé que le sommet, qui aura lieu du 6 au 8 juin à Heiligendamm sous présidence allemande, allait "reprendre l'impulsion de Gleneagles". Réunis en 2005 dans cette localité écossaise, les pays du G8 s'étaient alors engagés à annuler la dette publique multilatérale de 35 des pays les plus pauvres et à accroître d'ici à 2010 de 50 milliards de dollars l'aide aux nations les plus démunies.

Pendant leur tournée européenne, la délégation a eu un entretien avec le Premier ministre Tony Blair à Londres lundi 30 avril et a été reçue mercredi 2 mai par le président Horst Köhler et plusieurs ministres allemands.
Elle achèvera sa tournée vendredi 4 mai par une audience avec Benoît XVI après une rencontre jeudi avec le chef du gouvernement italien Roman Prodi à Rome. (source : KNA)

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