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du 30 avril au 3 mai 2007 (semaine 18)
 
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2007-05-03 - Irak
LA RESPONSABILITÉ DU GOUVERNEMENT IRAKIEN

Si les chrétiens d'Irak sont "en voie d'extinction" en Mésopotamie, ce n'est pas seulement la faute des terroristes et des fanatiques. C'est également celle des responsables politiques, indifférents à la présence chrétienne bimillénaire dans le pays.

Depuis l'invasion américaine de l'Irak, en 2003, le nombre deschrétiens vivant entre le Tigre et l'Euphrate a plus que diminué demoitié,  dénonce le recteur du grand séminaire d'Ankawa, au Kurdistan. Ainsi, il ne resterait plus que 200 à 300.000 fidèles appartenant aux diverses Eglises chrétiennes du pays.            

Le grand séminaire Saint-Pierre récemment transféré, pour des raisons de sécurité de Bagdad à Ankawa, au Kurdistan.

Les chrétiens se sentent de plus en plus marginalisés et abandonnés par les autorités irakiennes retranchées à Bagdad. Ils demandent qu'elles s'engagent pour une cohabitation pacifique dans le pays, en prenant en particulier la défense des minorités sans défense et "sans voix".           

Mgr Louis Sako, archevêque chaldéen de Kirkouk et président du Comité pour le dialogue interreligieux du Conseil des Eglises catholiques en Irak, a publié une déclaration sur la "tragique situation des chrétiens à Bagdad". Les évêques parlent d'une "véritable campagne de persécution" visant les chrétiens irakiens.

Le message du Père Warda religieux irakien arrive à la veille du sommet de Sharm el-Sheikh, les 3 et 4 mai, au cours duquel la communauté internationale devrait discuter de plans concernant l'avenir de l’Irak. Le religieux irakien critique une "démocratie" devenue la plus simple expression de la majorité de la population, les chiites, et violant "systématiquement les droits de la minorité".

Il dénonce lesaspects les plus graves qui touchent la minorité chrétienne, notamment "l'augmentation dramatique du chômage, les confiscations arbitraires des propriétés des familles chrétiennes à Bagdad et à Mossoul, le sviolations de la liberté  religieuse et de la liberté de pensée, le sviols, les attentats et les menaces de type confessionnel".

Face à ces sombres réalités, le Père Bachar Warda se demande pourquoi personne n'est intervenu pendant toutes ces années. "La réponse est simple: l’indifférence des responsables irakiens, qui ne reconnaissent pas notre appartenance à cette patrie, notre participatio nhumaine et intellectuelle au progrès du pays, comme Irakiens, ensemble avec toutes les autres communautés religieuses qui y habitent”.            

Et de déplorer qu'ils profitent des chrétiens "parce que nous ne jouissons de l'appui d'aucune force extérieure, parce que nous ne possédons pas notre propre milice, et ils savent que l’unique chose que nous pouvons faire est de lancer des appels et de faire des dénonciations… Ainsi va la politique, désormais convaincue que notre communauté est destinée à disparaître dans peu d'années". (source : asianews)

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