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2007-05-08 - Brésil
L'AVORTEMENT EST UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé mardi 8 mai vouloir en tant que chef de l'Etat traiter la question de l'avortement comme un problème de santé publique, tout en étant contre à titre personnel.

A la veille de l'arrivée du pape Benoît XVI au Brésil pour une visite de quatre jours, Lula a déclaré à une chaîne de radio catholique être "contre l'avortement comme père et mari" mais, en tant que président, considérer que "l'Etat devait traiter l'avortement comme un problème de santé publique".

"Je connais le cas de fillettes qui ont eu l'utérus perforé par une aiguille à tricoter"... "Nous avons aujourd'hui 30% de filles de 15 à 17 ans hors de l'école en raison de grossesses précoces".

L'avortement doit être traité "comme une question de santé publique car sinon nous conduisons à la mort de nombreuses jeunes filles dans ce pays".

Son ministre de la Santé, José Gomes Temperao, a proposé d'organiser un référendum sur la dépénalisation de l'avortement, comme l'a fait le Portugal en février. Des projets de dépénalisation de l'avortement déposés au parlement n'ont toujours pas abouti. L'interruption volontaire de grossesse n'est actuellement autorisée qu'en cas de danger de mort pour la mère ou lorsque la grossesse est le résultat d'un viol.

Le gouvernement brésilien qui a lancé une campagne agressive de prévention des grossesses indésirées en distribuant gratuitement des millions de préservatifs et même des pilules du lendemain s'est attiré de sévères critiques de l'Eglise.

Lula rencontrera jeudi le pape à qui il demandera de l'aider à diffuser mondialement les politiques sociales menées par le Brésil, et notamment la "bourse famille", le revenu minimum instauré pour les millions de foyers vivant sous le seuil de pauvreté.

Dès son arrivée au Brésil, le Pape a rappelé "le droit à la vie". Le mardi 8 mai, catholiques et chrétiens évangéliques ont manifesté contre l'avortement à Brasilia, tandis qu'à Sao Paulo le mouvement Catholiques pour le droit de choisir et des organisations de femmes ont appelé à protester jeudi contre les politiques de l'Eglise. (information : ACI)

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