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du 12 au 15 mai 2007 (semaine 20)
 

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2007-05-15 - Brésil
PEUT-ON PORTER UN PREMIER JUGEMENT

Trop de sujets ont été abordés par Benoît XVI, trop de problèmes ont été évoqués, trop de perspectives ont été ouvertes, trop "affinée" est la pensée du Pape pour qu'on puisse la juger en quelques affirmations catégoriques et donc simplistes.

Benoît XVI a invité l'Eglise latino-américaine à ne pas confondre le catholicisme avec une "idéologie politique", fustigeant par ailleurs les régimes "autoritaires" d'Amérique latine.

Le pape a critiqué sans les citer les "gouvernements autoritaires" en Amérique latine. Le ministre vénézuélien de l'Information, Wiliam Lara, a affirmé lundi qu'il ne fallait pas "interpréter" comme une critique envers le Venezuela l'inquiétude exprimée par le pape Benoît XVI sur les "gouvernements autoritaires" en Amérique latine.

"Ce serait faire le jeu de certains milieux de la droite latino-américaine, qui veulent utiliser la visite du pape comme un élément de propagande contre les forces progessistes du continent", a déclaré le ministre d'Ugo Chavez, M. Lara à la télévision d'Etat du Venezuela VTV.

Dans une homélie prononcée quelques heures plus tôt lors d'une messe au sanctuaire d'Aparecida, le pape avait déclaré que la foi en Dieu "n'est pas une idéologie politique ni un mouvement social, ni un système économique".
La religion chrétienne "c'est la foi en un Dieu amour", et "l'Eglise doit se sentir disciple et missionnaire de cet amour".

Certains y voient une condamnation catégorique de la théologie de la Libération. Mais le même Pape dans l'avion qui le menait en Amérique Latin n'a pas hésité à dire que Mgr Oscar Romero était un martyr et qu'il devait être reconnu comme un saint.

Dans son discours aux 220 évêques et cardinaux délégués de la CELAM, il a condamné et renvoyé dos à dos les "erreurs destructrices" des "systèmes marxistes et capitalistes", tous deux coupables d'avoir "exclu Dieu de leur horizon".

Ces déclarations ont sonné comme des critiques de la Théologie de la Libération condamnée par le Vatican mais toujours influente en Amérique latine.
Benoît XVI a cependant précisé que l'Eglise devait maintenir son "option préférentielle pour les pauvres" et l'a appelée à partager "les joies et les espérances, les douleurs et les angoisses" des hommes d'aujourd'hui.

"Les structures justes ne peuvent pas fonctionner sans un consensus moral de la société fondé sur des valeurs fondamentales", a-t-il estimé.

La défense des "valeurs morales", ainsi que la mise en garde contre une intervention directe de l'Eglise sur le terrain politique, ont constitué les deux "fils rouges" des discours du Pape.

Le Pape ne peut modifier la pensée du Christ. Il veut au contraire mettre l'Évangile avait toute éthique humaine a-t-il également affirmé.
"Au début de l'être chrétien il n'y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre...avec une Personne", a-t-il dit à l'assemblée des évêques brésilens le 11 mai.

"Et c'est elle qui donne le sens à la dignité de la personne des pauvres des périphéries et de l'intérieur du Pays." a-t-il ajouté.

Les messages du Pape réaffirmant les valeurs traditionnelles (à ne pas confondre avec le traditionalisme) du catholicisme ne sont pas une "camisole de force". "Les paroles des papes ont toujours marqué un moment important dans ces assemblées, mais je ne crois pas que Benoît XVI soit venu nous mettre une camisole de force", a déclaré le prélat vénézuélien Baltazar Porras.

"Au contraire, c'est une invitation à la réflexion avec un grand sens de maturité et de fraternité", a ajouté l'évêque de Mérida lors d'une conférence de presse a l'issue des premiers débats de la Ve Assemblée.

Nous reviendrons sur ces divers thèmes au fur et à mesure des travaux de la Conférence du CELAM. (informations à suivre : Service de presse du Vatican)

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