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du 12 au 15 mai 2007 (semaine 20)
 

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2007-05-15 -
LA RENCONTRE AVEC LES COMMUNAUTÉS CHRÉTIENNES

"L’engagement œcuménique devient une tâche toujours plus urgente, mais c'est un travail complexe avec la multiplication des dénominations chrétiennes toujours nouvelles et surtout face à certaines formes de prosélytisme, fréquemment agressif“.

Ce point de vue de Benoît XVI explique peut-être la brièveté de la rencontre du 10 mai qui a réunit plusieurs dénominations religieuses, mais à laquelle n'avaient pas été invitées certaines communautés évangéliques et pentecôtistes.

Ce qui a choqué non seulement les pentecôtistes, mais aussi de nombreux théologiens.

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a précisé qu’il s’agissait d’une « rencontre fraternelle de bienvenue de la part des représentants des différentes confessions religieuses ». « Aucun discours n’a été prononcé et aucun thème spécifique n’a été soulevé » a-t-il souligné en insistant sur le caractère fraternel et amical de cette rencontre.

A l’issue de la rencontre, le rabbin Henry Sobel, 63 ans, de la Congrégation israélite de Sao Paulo, a déclaré : « Le Pape est un ami du peuple juif ». Le rabbin a précisé avoir demandé « très humblement » au Pape sa bénédiction, et que le Pape, après l’avoir fait, avait accepté, à son tour, de recevoir une bénédiction de sa part.

Etaient présents à cette rencontre : Mgr Oneris Marchiori et le père Marcial Maçaneiro, de l’Eglise catholique romaine; le pasteur Carlos Möller, président du Conseil national des Eglises chrétiennes au Brésil; le pasteur Walter Altmann, président de l’Eglise évangélique de la confession luthérienne au Brésil.

Etaient également présents : le Métropolite Tarassios, de l’Eglise orthodoxe grecque; l’archevêque Damaskinos Mansour, de l’Eglise orthodoxe d’Antioche; l’archevêque Datez Karibian, de l’Eglise arménienne apostolique; l’évêque Maurício Andrade, de l’Eglise épiscopale anglicane au Brésil.

Enfin, à noter également parmi les participants à cette rencontre, le révérend Manuel de Souza Miranda, de l’Eglise presbytérienne unie; Antonio Bonzoi, de l’Eglise chrétienne réformée; Henry Sobel, de la communauté juive; le scheik Armando Hussein Saleh, de la communauté islamique.

Mais le fait de ne pas avoir été invité a été mal ressenti pour d'autres Églises. Le point de vue de Benoît XVI se reflète dans cette déclaraion qu'il fera le lendemain : "les personnes les plus vulnérables au prosélytisme agressif des sectes, motif de juste préoccupation, et incapables de résister aux assauts de l'agnosticisme (...) sont généralement des baptisés sans évangélisation suffisante".

Ces personnes sont "facilement influençables parce qu'elles ont une foi fragilisée et parfois confuse, vacillante et ingénue, bien que leur religiosité reste intacte", avait poursuivi le Pape.

"Nous ne sommes pas des sectes. Les fondements de notre foi sont chrétiens mais avec d'autres références liturgiques, tout comme au sein de l'Eglise catholique où les charismatiques ont une autre liturgie sans qu'on les traite de sectes", a déclaré Robson Rodovalho, évêque de l'Eglise néo-pentecôtiste "Sara Notre Terre", qui revendique 650 temples et un million de fidèles au Brésil.

Afonso Soares, professeur de théologie à l'Université catholique pontificale de Sao Paulo (PUC-SP), a noté que le Pape tenait un "discours polyvalent" avec "d'un côté des gestes oecuméniques comme lorsqu'il reçoit des représentants d'autres religions, et de l'autre ce faux pas, lorsqu'il parle de sectes".

"Cela témoigne d'une certaine méconnaissance de la manière dont les réalités ecclésiales sont vécues au Brésil, où les noeuds théoriques sont résolus dans la pratique, dans les célébrations eucharistiques communes ou dans la lutte commune contre l'injustice et la pauvreté", a-t-il déclaré.

Le porte-parole de la Conférence épiscopale latino-américaine, Mgr Hector Gutierrez, a jugé que les déclarations du pape n'avaient aucun caractère offensant.
"Le terme de secte ne peut être considéré offensant, c'est un mot qui a désigné des choix religieux très divers". Et d'ajouter : " L'Eglise catholique est toujours ouverte au dialogue" avec les néopentecôtistes, mais il faut garder à l'esprit qu'il y a "des choses qui ne sont pas négociables."

"Cette opinion rend le dialogue difficile, particulièrement au moment où nous devons faire un grand effort pour construire une foi chrétienne, afin de lutter ensemble en faveur des valeurs et de la défense de la famille", rétorque Robson Rodovalho.

Avec une population de près de 190 millions d'habitants, le Brésil est le pays qui compte le plus de catholiques au monde, mais au cours des dix dernières années, leur nombre a chuté, passant de 74% a 64%, tandis que les évangélistes sont passés de 11% à 17%, selon une enquête de l'institut Datafolha. (informations : ACI)

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