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du 15 au 19 mai 2007 (semaine 20)
 
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2007-05-19 - Brésil
CONDAMNATION DE L'ASSASSIN DE SOEUR DOROTHY

30 ans de détention ont été infligés au commanditaire de l'assassinat de Sœur Dorothy Mae Stang, la missionnaire américaine tuée en 2005 dans l’État du Pará en raison de son engagement auprès des paysans "sans terre" en Amazonie.

C'est la peine maximale que le juge Raymond Moises Alves Flexa pouvait appliquer, au propriétaire foncier Vitalmiro Bastos Moura, 36ans, dit "Bida", reconnu coupable d’avoir été le commanditaire de l’assassinat de la missionnaire américaine, tuée le 12 février 2005 dans l’Etat amazonien du Pará.

Selon le verdict, le condamné a engagé deux tueurs pour commettre le meurtre de la missionnaire, née américaine et naturalisée brésilienne.

Le frère de Sœur Dorothy, venu des États-Unis pour assister au procès, s’est exclamé: "Justice est faite". Cette condamnation a une valeur emblématique pour tous les cas de violence et d'illégalité qui ont particulièrement frappé ces deux dernières années.

Selon le récit du témoin, qui parvint à s’éloigner du lieu du crime, les deux tueurs s’approchèrent de la missionnaire et commencèrent à lui parler, avant de lui demander si elle était armée; elle répondit que sa seule arme était la Bible qu’elle tenait dans ses mains, et peu après, elle reçut cinq coups de pistolet.           

Sœur Dorothy travaillait dans le Pará depuis plus de 30 ans, sur cette terre ensanglantée par le nombre le plus élevé de conflits fonciers de tout le Brésil, où règne le phénomène du "grilagem", l’appropriation illégale de lots de terre. Ce mot dériverait de"grillon", en raison de l’habitude des "grileiros" de conserver les fausses attestations de propriété dans des boîtes contenant différents types d’insectes pour leur donner un aspect usagé.            

Depuis 1999, sœur Dorothy avait subi des menaces de mort, la dernière, une semaine avant son assassinat.           

Le ministre de l’Environnement, Marina Silva, a comparé son assassinat à celui de Chico Mendes, tué en 1998. En vertu de ses luttes pour la défense de la forêt, contre la coupe illégale de bois et les spéculations le long de l’autoroute Transamazonienne, la religieuse avait reçu la citoyenneté honoraire du Pará en 2004, ainsi que le prix de l’Ordre des avocats, devenant ainsi une interlocutrice obligée pourles parlementaires, les ministres fédéraux et la presse brésilienne.

Selon la Commission pastorale de la Terre (CPT), dont Dorothy Stang faisait partie depuis sa création il y a 30 ans, il y a eu 1.349 meurtres documentés pour des conflits liés à la terre dans tout leBrésil, et entre 1985 et 2003 seulement, dont la moitié dans le Pará,surnommé "la Bande de Gaza" par certains observateurs brésiliens. (information : Agence Misna)

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