Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 15 au 19 mai 2007 (semaine 20)
 

-
2007-05-19 -
Chine
IL N'Y A QU'UNE ÉGLISE CATHOLIQUE

L'histoire personnelle de Mgr Guangqing, évêque de Wuhan, dont on vient d'apprendre le décès, rend actuelles les interrogations concernant la situation de l’Église catholique en Chine. "L'Église est une", dit un spécialiste de l'Église chinoise.

Mgr Bernardine Dong Guangqing avait été ordonné prêtre en 1942. Il fut l’un des premiers évêques de l’Association patriotique catholique chinoise, ou ‘Église officielle’, "ordonné illicitement" en 1958; en 1984, il demanda la réconciliation et obtint une reconnaissance de la part du Pape Jean-Paul II. On vient d'apprendre son décès, le 12 mai à l'âge de 90 ans.

Un prêtre catholique de Chine continentale qui, pour d’évidentes raisons, a demandé à ce que son anonymat soit préservé, a abordé cette question de la dualité et de l'unité de l'Église catholique en Chine, auprès de l'agence Misna.

"Parler de deux Églises catholiques nous dérange profondément. Cela veut dire clairement que l’Occident ne comprend rien de ce qui se passe dans notre pays". Et il explqiue : "L’Église en Chine est une , mais en raison de circonstances historiques et politiques, ses membres sont affiliés à deux groupes différents ; l’origine remonte à 1949, quand le gouvernement révolutionnaire tenta de supprimer toute forme de religion. Depuis lors, certains chrétiens continuèrent à se réunir en secret, formant ce qu’on a l’habitude d’appeler l’Église clandestine."

..." Avec la graduelle ouverture envers les religions, le gouvernement institua ce qui se nomme l’Association patriotique catholique chinoise, ou Église officielle. Toutes les religions, et pas seulement la catholique, ont une Association patriotique. L’État peut ainsi contrôler ce qui se passe dans le monde religieux et éviter que des ‘idéologies dangereuses’ ne prennent pied. Mais les deux groupes font partie de l’unique et même Église catholique et la grande majorité des membres des deux groupes sont en totale communion avec Rome".

La plupart des évêques de l’Association patriotique ont été nommés soit par l’Association, soit par le Pape, dit encore ce prêtre, "et les ordinations sont donc valides et légitimes".

En mai 2006, The Catholic Voice écrivait : "Les choses n’ont pas été normales en Chine pendant plus de 50 ans. Certains évêques sont approuvés par le Pape, d’autres par le gouvernement, mais maintenant de plus en plus de prélats sont approuvés par les deux" et après la reconnaissance, "le nombre estimé de catholiques en Chine oscille entre 8 et 16 millions, l’Église patriotique en réclame environ 5 millions et l’annuaire du Vatican en indiquait 4,6 millions entre la Chine et la Corée du Nord".

Ce prêtre chinois attire l’attention sur un aspect plus subtil mais non négligeable et souvent ignoré lorsque l’on parle d’Église catholique en Chine ; à savoir qu’il existe de grandes différences d’une part et d’autre du pays, et qu’en Chine, "la valeur des relations personnelles est parfois plus importante que la loi".

C’est pourquoi dans certaines régions, l’Église clandestine fonctionne ouvertement, aux yeux de tous, et dans d’autres elle demeure occultée. "En définitive, les deux groupes ont peu de liberté religieuse et désirent profondément rester en contact avec Rome, mais leurs relations avec le Vatican sont minimes, à tel point qu’ils se sentent abandonnés".

Ce prêtre est désolé de voir que certains représentants du Vatican ne comprennent pas bien la question chinoise et commettent parfois des erreurs. "Il y a des congrégations religieuses qui savent très bien comprendre la Chine….Il serait utile de les écouter" suggère-t-il. En ce qui concerne les possibilités de réunification, il conclut : "Le problème est de savoir qui doit se réconcilier avec qui."

" Les deux groupes ont commis des erreurs : pressés par les circonstances, les représentants des deux groupes ont dit des choses qu’en réalité, ils n’entendaient pas dire. L’important n’est pas de savoir qui est responsable des équivoques, ce qui compte maintenant est travailler ensemble". (source : Agence Misna)

retour aux dépêches