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du 15 au 19 mai 2007 (semaine 20)
 

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2007-05-19 -
LA FIN D'UN SCHISME DANS L'ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE

En présence du président Poutine, l'Eglise orthodoxe russe à l'étranger et le patriarcat de Moscou ont signé, le jeudi 17 mai, l'acte de réunification qui met fin à plus de 80 ans de schisme intervenu après la Révolution bolchevique.

Il ne faut pas confondre l'Église russe "hors frontière", des communautés russes émigrées qui se sont rattachées au patriarcat oecuménique et restait ainsi en communion avec le Patriarcat de Moscou.

L'Eglise russe "hors frontière" a été créée dans les années 1920 par le clergé ayant fui la Russie bolchevique. En Russie, le clergé était persécuté et des églises dynamitées, incitant le patriarche de Moscou et de toutes les Russies de l'époque, le patriarche Tikhon, à lancer en 1918 un anathème à l'encontre du pouvoir bolchevique. Arrêté et assigné à résidence, le patriarche Tikhon meurt en 1925.

Il avait prévu qu'en raison de cette impossibilité, les évêques et les métropolites à l'étranger pouvaient canoniquement maintenir l'Église. Lorsqu'en 1927 son successeur, Serguiï, proclama la loyauté de l'Eglise orthodoxe au gouvernement soviétique et appelé l'Eglise en exil à coopérer avec le nouveau pouvoir, le clergé à l'étranger décida de rompre les relations avec le patriarcat de Moscou.

Les contacts n'ont repris qu'en 2003 avec la visite à Moscou de l'archévêque de Berlin Mark suivie en 2004 de celle du métropolite Lavr, basé à New York. La réunification a été décidée en mai 2006.

L'acte de réunification a été signé, dans la cathédrale du Saint-Sauveur, par le métropolite Lavr, chef de l'Eglise orthodoxe russe à l'étranger, et Alexis II, patriarche de Moscou.
Durant une liturgie commune, le clergé des deux Eglises a communié dans le même calice, un geste qui consacre la réunification.

"C'est un évènement historique (...) qui met fin à la séparation de notre communauté intervenue après le cauchemar de la Révolution, de la guerre civile", a commenté le métropolite Kirill, responsable des relations extérieures de l'Eglise orthodoxe en Russie., cité par l'agence Interfax.

"Je pense que cet évènement est très important, en particulier pour l'Eglise russe, qui est restée divisée pendant 80 ans", a dit pour sa part le métropolite Lavr, cité par Ria Novosti.

Mais une partie du clergé émigré souhaite toujours que le patriarcat se repentisse des déclarations du métropolite Serguiï, avant d'évoquer une quelconque réunification. Un tiers des croyants émigrés reste méfiant et n'est pas d'accord avec cette réunification. Ils estiment que l'Eglise russe (actuelle) a été créée par le pouvoir soviétique et qu'elle n'a pas changé depuis."

L'Eglise russe "hors frontière" revendique aujourd'hui 500.000 fidèles dans plus de 30 pays et compte 300 paroisses en Amérique, en Europe et en Australie.

La réunification pourrait aussi raviver la polémique sur la propriété des biens à l'étranger que se disputent le patriarcat de Moscou et l'Eglise russe en exil, selon les experts.

Le métropolite Lavr a tenu à préciser que tout ce qui appartenait à l'Eglise orthodoxe russe à l'étranger continuerait d'appartenir à l'Eglise orthodoxe russe "hors frontière" après cette réunification.

De son côté, le
Vatican a indiqué le mercredi 16 mai "prendre acte et respecter" la réunification de l'Eglise orthodoxe russe. (source : SOP et VIS)

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