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du 20 au 23 mai 2007 (semaine 21)
 

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2007-05-23 - USA
TOUJOURS ÉVANGÉLIQUE ET NON PLUS PROTESTANT

Le retour au catholicisme de Francis J. Beckwith, philosophe et théologien évangélique de renom, provoque une tempête de controverses au sein de la communauté évangélique américaine.

Professeur-adjoint titulaire des relations Églises-État à l'université Baylor de Waco dans le Texas, la plus grande université baptiste du monde, Francis J. Beckwith a démissionné de la Société Évangélique de théologie et de sa responsabilité de Président  le 5 mai dernier, après avoir annoncé sur le blog des philosophes conservateurs "Right  Reason" qu'il venait de rejoindre l'Eglise catholique.

Simultanément dans différents interviews, il indiquait que les facteurs expliquaient cette conversion, étaient notamment l'accord catholique-luthériens sur la doctrine de la  justification en 1999, ainsi que ses travaux sur les Pères de l'Eglise.

Francis J. Beckwith est connu pour ses positions sur la constitutionnalité du droit d'enseigner le "dessein intelligent" dans les écoles publiques comme une alternative à l'évolution. Son dernier livre "Défendre la vie : arguments moral et légal contre le choix de l'avortement", paraîtra en août.

"J'ai toujours été proche du catholicisme dans mes travaux en philosophie, morale, ou théologie, a déclaré le professeur. Trop de difficultés me semblaient cependant insurmontables pour que j'envisage de revenir au catholicisme. Mais mes lectures des Pères m'ont convaincu que l'Église primitive est davantage catholique que protestante et que la perspective catholique sur la justification, une fois bien exposée, est historiquement et bibliquement défendable. Elle a également plus de force explicative."


La justification est la doctrine centrale de la Réforme : la foi qui sauve est un don gratuit de Dieu qu'aucune action humaine ne peut mériter. Or la déclaration de 1999, à laquelle  Francis J. Beckwith se réfère, exprime que Luthériens et Catholiques peuvent confesser ceci : "Par grâce seule, dans la foi à l'oeuvre salvatrice du Christ, et sans aucun mérite de notre part, nous sommes acceptés par Dieu, reçus par l'Esprit qui renouvelle nos coeurs et nous appelle à faire le bien".

Francis J. Beckwith s'est en outre déclaré étonné des réactions suscitées par sa conversion, dont certaines furent "très peu charitables". Elles font apparaître, dit-il, des divisions entre catholiques et évangéliques plus profondes entre laïcs qu'entre chercheurs, lesquels sont amenés à travailler ensemble plus souvent. Il a précisé qu'il se considérait toujours évangélique mais non plus protestant.

Les protestants, observe-t-il, ne comprennent pas ce que disent les catholiques : que la vie chrétienne doit produire des oeuvres bonnes, non pas parce que celles-ci les sauvent, mais parce que c'est ainsi que se manifeste la grâce de Dieu. (source : Agence CNS)

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