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2007-05-27 - Madagascar
L'ÉGLISE DEMANDE DES EXPLICATIONS

La conférence épiscopale des évêques, réunie à Antananarivo lundi 21 mai, a demandé des explications à l'Etat à propos de l'expulsion du père Urfer. De la réponse des autorités dépendra la relation entre l'Église catholique et l'Etat.

Mais le gouvernement reste inflexible. Les relations entre l'Eglise catholique de Madagascar (EKAR) et le pouvoir sont à l'épreuve. La conférence des évêques demande au pouvoir une explication sur la raison ayant amené l'explusion du père jésuite Sylvain Urfer. Elle conditionne même sa collaboration avec l'Etat, à l'issue du traitement de ce dossier.

L'Eglise catholique a réagi d'une manière officielle à l'expulsion, une semaine après les faits. "Nous sommes prêts à entendre l'explication du pouvoir sur certains gestes évoquant la méfiance envers l'Eglise catholique", a fait savoir un communiqué de la conférence des évêques.

"Nous espérons l'existence d'une concertation pour mettre en pratique, d'une manière concrète, le partenariat 3P si souvent évoqué. Mais il n'en est pourtant rien. La forme de collaboration entre l'Eglise catholique et l'Etat dépend de cela", a souligné la conférence des évêques, dans son communiqué.

Un responsable de l'Eglise nuance ainsi la déclaration. "L'objet du communiqué vise à lancer un appel au dialogue. Ce ne serait pas bien si, d'emblée, les relations sont tendues", a-t-il expliqué pour confirmer la demande de la tenue des discussions entre l'Eglise catholique avec le gouvernement sur le dossier Urfer.

Pour sa part, le premier ministre et ministre de l'Intérieur, Charles Rabemananjara, a déjà fait savoir la position du gouvernement sur le cas du père Sylvain Urfer. "Quelle explication peut-on donner ?" s'est-il demandé à l'Assemblée nationale, en marge de l'examen des projets de loi, à Tsimbazaza. "Si un ressortissant malgache est expulsé à l'étranger, est-ce qu'il peut demander et obtenir des autorités locales la raison de la décision ?", a-t-il poursuivi, sans évoquer la demande d'ouverture de discussion avec les catholiques.

De son côté, mercredi, le chef de l'Etat Marc Ravalomanana, s'est contenté d'affirmer que le "ministère de l'intérieur a pris ses responsabilités", sans plus, en marge de l'assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (Bad) à Shangaï, en Chine.

Outre la demande d'explication sur la raison de l'expulsion du père Sylvain Urfer, la conférence des évêques s'est attardée également sur les affaires nationales.

"La violence et la terreur, d'où qu'elles viennent, ne constituent pas la solution face aux problèmes actuels", a fait savoir la conférence des évêques, à l'issue de sa réunion, lundi à Antanimena. "Au contraire, celles-ci accentuent les problèmes. Nous dénonçons également le fait d'attiser le conflit éthnique", a-t-elle poursuivi dans son communiqué. (source : Allafrica)

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