Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 24 au 27 mai 2007 (semaine 21)
 

-
2007-05-27 -
LE CHRISTIANISME ET LA CULTURE CONTEMPORAINE

Aussi éloignés fussent-ils géographiquement, Benoît XVI s'adressant aux évêques brésiliens et son cardinal vicaire Camillo Ruini, étaient en réalité tout proches en traçant les lignes de la rencontre entre le christianisme et la culture contemporaine.

Pour tous deux, c'était le 11 mai. Sandro Magister le souligne sur son site "Chiesa".

Dans une société mondialisée, en effet, des tendances telles que le relativisme et le nihilisme, la domination des sciences et, de l’autre côté, le réveil public des religions n’ont plus de frontières et de domaines réservés. Ils marquent la vie de tous, sur tous les continents. Et leur rencontre se révèlent positive.

Une Eglise à dimension universelle comme l’Eglise catholique ne peut donc pas ne pas relever le défi. Elle l’a fait depuis ses origines, comme l’explique le cardinal Ruini dans la première partie de son discours, qui retrace les grandes lignes d’une histoire de la rencontre entre la théologie chrétienne et les cultures, depuis l’empire romain jusqu’à l’âge moderne, pour ensuite concentrer particulièrement son attention sur la période qui va du Concile Vatican II jusqu’à aujourd’hui.

Le cardinal Ruini décrit les interprétations divergentes qu’a reçu le Concile au sein de la pensée catholique: des interprétations "qui ont divisé la théologie catholique et fortement influencé la vie de l’Eglise".

Il consacre aussi un passage à la théologie de la libération qui s’est développée en Amérique latine dans les années Soixante-dix et Quatre-vingt, au choc qu’elle a subi en 1989 avec l’effondrement du système marxiste pour ensuite aboutir à la théologie des religions considérées comme des voies de salut "extra Ecclesiam" nombreuses et valables: un aboutissement ponctuellement confirmé par les critiques adressées à Benoît XVI à la suite de son voyage au Brésil par les représentants des théologies "indigénistes".

Mais il ne se contente pas de décrire l’état des choses. Son discours s’achève par des propositions positives et se rattache au grand magistère de Joseph Ratzinger.

L’image que l’on retient des deux – du pape théologien et de son vicaire philosophe – n’est pas celle d’une Eglise retranchée derrière ses murailles et assiégée. Ce n’est pas davantage l’image d’une Eglise qui se consacrerait uniquement à dire le paradoxe et la beauté de la vérité chrétienne, advienne que pourra.

Mais au contraire: "Pour que cette richesse et cette beauté restent vivantes et qu’elles parlent à notre temps, il est nécessaire qu’elles dialoguent avec la raison critique et la recherche de liberté qui le caractérisent, de manière à ouvrir cette raison et cette liberté, pour ainsi dire ‘de l’intérieur’, et à faire entrer dans la foi chrétienne les valeurs qu’elles contiennent".

Ainsi s’exprime le cardinal Ruini dans un passage clé de son discours du 11 mai, prononcé en un lieu et devant un public non ecclésiaux mais laïques: à Turin, lors de la Foire Internationale du Livre. Benoît XVI y souscrit quand il s'adresse aux évêques brésilens. Théologie et culture sont à la frontière l'une de l'autre. (texte dans Chiesa)

Retour aux dépèches