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31 mai au 3 juin 2007 (semaine 22)
 

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2007-06-03 - Centrafrique
L'ÉGLISE FACE AUX PROBLÈMES ACTUELS

Les évêques de Centrafrique ont lancé un appel aux autorités de Bangui pour mettre fin aux violences dans le pays, au terme de leur visite Ad Limina au Vatican, le 2 juin, leur demandant de "revenir à un état de paix et de sécurité".

L’appel des évêques de Centrafrique intervient alors que l’armée centrafricaine a incendié des centaines de maisons dans l’extrême nord-ouest du pays, suite au meurtre d’un sous-préfet par les forces rebelles. Faisant part de leur consternation devant les violences déclenchées par “les forces rebelles et gouvernementales“, les évêques de Centrafrique ont invité les deux parties à reprendre le dialogue pour trouver une issue pacifique.

Mgr François-Xavier Yombandje, évêque de Bossangoa et président de la Conférence épiscopale centrafricaine a souhaité “interpeller les uns et les autres, notamment les protagonistes qui sèment la désolation et la mort dans notre pays sous les formes les plus inacceptables“. Il leur a demandé de mettre fin à ces actions "destructrices.

Le président de l’épiscopat a souhaité que le pays commence à revivre après cette décennie "terrible“.Enfin, les évêques ont invité “tous les hommes de bonne volonté et les associations internationales à donner leur contribution pour convaincre les autorités du pays de chercher une voie pacifique afin d’arrêter cette spirale de violence“.20'000 personnes en fuite.

Selon l’agence Misna, environ 20 000 personnes ont fui ces derniers jours la zone de Ngaoundaye, petit village du nord de la République Centrafricaine, près de la frontière avec le Tchad et le Cameroun, après une série de violences perpétrées par la rébellion ainsi que par l’armée.

Les tensions auraient débuté le 30 mai dernier, lorsque des rebelles ont fait irruption dans le village, tuant le sous-préfet de la zone de Ngaoundaye qui s’était exprimé publiquement quelques jours plus tôt en faveur de l’armée.

Lors de cette visite ad limina,
le 1er juin 2007, Benoît XVI a souhaité que, dans un monde “en mutation profonde“, le continent africain ne soit pas oublié. Il a aussi noté “le contexte difficile“ dans lequel les prélats de Centrafrique accomplissent leur mission.

“Depuis plusieurs décennies en effet, la Centrafrique a de grands problèmes aux niveaux politique, social et économique”, déclare Mgr François-Xavier Yombandje, évêque de Bossangoa, président de la Conférence épiscopale de la République Centrafricaine.

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ous avons des problèmes liés à l’instabilité régionale : il y a une circulation d’armes provenant des pays voisins, dans lesquels il y a des guerres civiles, qui alimentent l’insécurité, le banditisme et la guérilla dans notre pays. Nous avons cependant la chance de ne pas être un pays de guerriers. Au contraire nous sommes un peuple pacifique, aimant la paix. Il y a des tensions qui cependant se dégonflent rapidement une fois la crise passée et nous retrouvons la paix, malheureusement fragile à cause des problèmes du pays."

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La situation politique reste confuse et la société civile est en panne. Le pays est arrivé au point que si l’on ne reçoit pas d’aide extérieure il risque de passer d’une crise à l’autre sans solution de continuité. Du point de vue économique la foule voit son pouvoir d’achat réduit de jour en jour et est contrainte de s’arranger au mieux pour survivre. L’économie est pratiquement fermée et s’il n’y pas une injection de capital de l’étranger je crois que le pays ne pourra jamais sortir de la crise".

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L’Eglise ne peut rester indifférente face à cette situation » affirme Mgr Yombandje. “En effet depuis 2000 l’Eglise locale s’est donnée 3 priorités : santé, éducation et promotion humaine. Nous avons créé dans tout le pays des postes médicaux, des pharmacies, et de nombreuses structures en faveur de la population et en particulier des plus démunis, de ceux qui ont une santé précaire et fragile. (source : Agence Misna et Agence Fides)

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