Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 11 au 14 juin 2007 (semaine 24)
 

-
2007-06-14 - Malaisie
LES CHRÉTIENS DOIVENT SE SOUMETTRE A LA CHARIA

Les tribunaux civils ont cédé devant la charia et les réactions sont vives en Malaisie après la décision de la Cour fédérale du pays de ne pas reconnaître la conversion d'une Malaisienne au christianisme. "La liberté de culte est une illusion ici."

Tel est le jugement de Leonard Teoh, juriste pour le compte du Conseil consultatif malaisien du bouddhisme, du christianisme, de l'hindouisme, du sikhisme et du taoïsme.

La Cour fédérale de Malaisie, le plus haut tribunal civil du pays, a remis au tribunal islamique la compétence de décider de la requête de Lina Joy demandant de rayer la mention "islam" de sa carte d'identité. La femme, âgée de 42 ans, s'est convertie au christianisme il y a plus de 10 ans et elle a besoin de cette reconnaissance pour épouser son fiancé, un chrétien d'origine indienne.           

Or en Malaisie, la charia prévoit la prison ou de fortes amendespour celui qui se convertit à une autre religion. De fait, il existe dans le pays deux systèmes législatifs, celui du droit islamique et le droit constitutionnel, qui sont souvent en conflit. 

En lui refusant cette mention qu'elle n'est pas musulmaneLina Joy pourrait maintenant être condamnée à une peine de prison pour apostasie, c'est-à-dire pour avoir renié sa religion, puisqu'après sept ans de recours, elle ne peut obtenir que sa conversion soit reconnue sur le plan juridique.

Elle a fini par porter son cas devant la Cour fédérale de Malaisie, qui a décidé le 30 mai par deu xvoix contre une qu'elle ne pouvait pas retirer la mention "islam" de sa carte d'identité nationale, malgré sa conversion au christianisme en 1998.

"Elle ne peut tout simplement pas entrer et sortir de sa religion selon ses envies. Elle doit suivre des règles," a déclaré lejuge de la Cour suprême Ahmad Fairuz Sheikh Abdul Halim. "L'apostasie est une question liée au droit islamique ... les tribunaux civils ne peuvent pas interférer".            

Cette décision historique de la Cour suprême a été un test pour la Malaisie, qui prétend offrir la liberté religieuse à sa population hétéroclite, composée à 60% de musulmans.

"Cette décision reflète la tendance croissante des tribunaux civils à se démettre de leurs responsabilités judiciaires devant l'Islam," a déclaré l'évêque catholique Paul Tan Chee Ing, président de la Fédération chrétienne de Malaisie.           

La Fédération des chrétiens de Malaisie déclare cependant vouloir continuer sa collaboration avec le gouvernement et tous les Malaisiens "pour soutenir le caractère multiracial, multiculturel e tinterreligieuse de notre nation". (source : ENI)

Retour aux dépèches