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du 11 au 14 juin 2007 (semaine 24)
 

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2007-06-14 -
LE "MOTU PROPRIO" NE LEUR SUFFIT PAS

Pour Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, une libéralisation du rite tridentin ne permettra pas pour autant un retour rapide des lefebvristes vers Rome. "C'est le concile qui pose des questions théologiques énormes".

Au cours d’une conférence prononcée le jeudi 7 juin devant près de 400 personnes à la Mutualité, à Paris, le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), a d’ores et déjà fait part de ses doutes sur un retour rapide à Rome des fidèles de Mgr Lefebvre en cas de  «libération»  de la messe tridentine. Certes,  « ce que l’on sait du motu proprio traduit la volonté du pape de redonner sa place au rite traditionnel», explique celui que Mgr Lefebvre a ordonné illicitement évêque en 1988. Ce geste est « plus qu’une simple concession à des nostalgiques.» 

Mais cette libéralisation du rite préconciliaire est-il pour autant la réponse au premier préalable – avec la levée des excommunications posées au moment des ordinations épisco pales illicites de 1988 – posé par la FSSPX à l’ouverture de discussions à Rome ?  

«Même si Rome ne peut le dire comme cela, il y a une volonté de répondre à cette demande »,  estime Mgr Fellay. «  Mais tout dépendra des restrictions mises dans le texte. Si l’ouverture est telle qu’on peut parler d’une véritable libération, pas de problème. Mais si on remet dans les mains de l’évêque le pouvoir de refermer la porte ouverte par le pape, ce ne sera pas possible. » 

En effet dans l’exhortation apostolique de Benoît XVI Sacramentum caritatis, il revient à l’évêque «de sauvegarder l’unité unanime des célébrations dans son diocèse.»  . «  

" Si on utilise cet argument pour dire que l’ancienne messe est un danger pour l’unité du diocèse, ça n’ira pas", prévient Mgr Fellay, qui prévoit toutefois que si le pouvoir de l’évêque était réaffirmé par le motu proprio, les fidèles pourront aussi recourir à Rome.

Mgr Fellay estime qu'il y "a une véritable attente du peuple chrétien"  vis-à-vis de l’ancienne messe.
 Il estime large car les jeunes chrétientés d'Afrique, de l'Inde, de l'Indonésie ou de Chine semblent avoir une autre attente.

Pour autant, ce qu’il appelle la «libération»  de l’ancienne messe ne sera pas une condition suffisante pour provoquer le retour de la FSSPX dans le giron romain, estime Mgr Fellay.  «La messe a été l’instrument de la réforme de l’esprit catholique: en ce sens elle est une cause de l’état actuel de l’Église. Mais elle a été un outil pour mettre en application des principes : ce sont eux qui sont dangereux et auxquels il faut s’attaquer »,  explique-t-il.

Il reproche à Benoît XVI de  «vouloir être moderne»  et demande une discussion de fond sur le concile Vatican II, et notamment sur la liberté religieuse, l’œcuménisme et la collégialité épiscopale.  « Comment un tel concile a-t-il pu avoir lieu dans l’Église?»,  s’indigne Mgr Fellay, selon qui  «signer maintenant un accord serait une solution facile qui n’obligerait pas à réfléchir sur ce concile qui pose des questions théologiques énormes ». (information : FSSPX)

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