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du 11 au 14 juin 2007 (semaine 24)
 

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2007-06-14 - France
SÉDUITS PAR LA PENSÉE PHILOSOPHIQUE DE BENOÎT XVI


L’université inter-âges de la Sorbonne a clos, la semaine dernière, une série de cours sur la philosophie de Joseph Ratzinger. "Je le vois différemment avoue médecin à la retraite et athée. Il est à la fois révolutionnaire et très conservateur."

Jacob Schmutz, non-croyant, a consacré son cours, cette année, à « la pensée philosophique de Benoît XVI » selon deux dimensions l'une ecclésiale l'autre, le christianisme en tant que « phénomène civilisationnel ».

Se fondant surtout sur les ouvrages et articles publiés dans les années 1960 et 1970, Jacob Schmutz, de février à juin, a montré en quoi Joseph Ratzinger s’oppose à une certaine théologie protestante, proposant par exemple sa propre interprétation «extrêmement audacieuse, et même symbolique», de ce qu’est l’âme: «Ce qui pourra toujours être retenu de notre existence. »

Au cours de la séance de questions-réponses qui clôt chaque cours, Schmutz classe délibérément « hors sujet» toute question un peu polémique, liée à l’actualité. « Benoît XVI me fatigue beaucoup avec toutes ses déclarations récentes. Mais je n’ai rien à dire sur le sujet, sourit ce spécialiste de la philosophie médiévale. Je rappelle à chaque fois que je fais de la philosophie et non de la théologie. »

En fait Jacob Schmutz est venu à Ratzinger via saint Bonaventure et saint Augustin, car c'est un médiéviste. L’année dernière, il avait terminé son cours sur «Philosophie et religion au Moyen Âge» par une séance sur «Jean-Paul II et Benoît XVI, lecteurs des théologiens du Moyen Âge» . Devant l’enthousiasme de ses auditeurs, lui est venue l’idée du cours de cette année.

Il se dit en outre irrité par « l’ignorance des médias » et de l’opinion publique quant à la « formation intellectuelle » de Benoît XVI. " À chaque fois qu’on parle de lui, c’est pour ressortir des poncifs sur ce grand intellectuel, froid, sur l’opposition entre foi et raison. Mais ce ne sont pas du tout ses références."

... " Et puis, contrairement à Jean-Paul II, Ratzinger est un vrai philosophe : on sait d’où il vient. C’est pour cela d’ailleurs qu’il séduit les universitaires, même athées. Ceux qui le défendent et ceux qui le critiquent se trompent souvent. Ils se focalisent sur des points superficiels, comme la question sexuelle. Ils ne voient pas là où sa philosophie est à la fois fascinante et, de mon point de vue, dangereuse : dans sa conviction que la seule manière d’être rationnel, c’est d’être chrétien." (Lire le reportage dans La Croix)

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