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du 18 au 21 juin 2007 (semaine 25)
 

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2007-06-21 -
LA PASTORALE DES GENS DE LA RUE


La presse occidentale s'est intéressée surtout aux "dix commadements du conducteur", dans le document que vient de publier le Vatican. Or il concerne surtout les prostituées, les sans domicile fixe et les enfants de la rue.

Le 19 juin, le cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, et Mgr. Agostino Marchetto, secrétaire du Conseil Pontifical ont présenté ce document intitulé: Orientations pour la pastorale de la route et de la rue.

Diffusé simultanément en anglais, espagnol, français, italien et portugais, (ce qui en montre l'importance)ce texte se présente en quatre parties: Pastorale pour les usagers de la route, Pastorale pour la libération des femmes de la rue, Pastorale pour les enfants de la rue, Pastorale pour les sans domicile fixe.

Le cardinal Martino a précisé que l'idée de ce document est née lors de la première Rencontre européenne des Directeurs nationaux de la pastorale de la route, en 2003, en vue de coordonner toutes les réalités ecclésiales présentes dans le monde de la route et de la rue, et d'encourager les Conférences épiscopales des pays où cette pastorale est inexistante à l'organiser.

"Chacun dans son domaine de responsabilité -a dit le cardinal- Eglise et Etat doivent s'efforcer de créer une conscience générale en matière de sécurité routière et de diffuser par tous les moyens une bonne préparation des conducteurs comme des piétons".

En matière d'évangélisation des transports, il a également rappelé que l'Eglise "propose une formation religieuse aux automobilistes, camionneurs et passagers de la route et du fer". Il existe d'ailleurs dans de nombreux pays des chapelles fixes ou mobiles d'autoroute, des agents pastoraux visitant les structures autoroutières, et des prêtres célébrant régulièrement la messe aux grands nœuds autoroutiers.

Puis il longuement
a commenté les trois autres parties du document. Pour une action efficace, a-t-il dit, il convient de connaître ce qui pousse des femmes à la prostitution, les techniques de leurs exploiteurs, les modes de soumissions qu'ils emploient, les parcours et réseaux des pays d'origine et d'arrivée, les moyens spécifiques de lutte contre le phénomène. "Heureusement la communauté internationale et nombre d'organisations non gouvernementales luttent vigoureusement contre le crime et le trafic d'êtres humains, multipliant les projets de prévention et de réhabilitation sociale des victimes".

"L'Eglise a la responsabilité pastorale de défendre et promouvoir la dignité des personnes exploitées par la prostitution, de travailler à leur libération au moyen d'un appui économique, éducatif et formatif". Elle dénonce "les injustices et les violences faites aux femmes de la rue et invite les honnêtes gens à s'engager dans la défense de leur dignité...en mettant fin à leur esclavage".

Sur le second point, Mgr. Marchetto a dit qu'il s'agissait "d'un phénomène d'amplitude inimaginable...qui selon l'OIT intéresse 150 millions d'enfants de par le monde", d'un phénomène notamment favorisé "par la désagrégation du cadre familial...."le phénomène des enfants des rues, estimés aujourd'hui "à environ 100 millions de jeunes, une vraie urgence sociale", et le résultat "de la désagrégation croissante des familles, de tensions entre les parents ou de comportements agressifs, violents ou parfois même pervers envers les enfants", ainsi que par l'émigration qui déracine et désoriente alliées à la pauvreté ou à la misère".

Pour résoudre ce problème, l'Eglise propose de passer de "la pastorale de l'attente" à la "pastorale de la rencontre", c'est à dire d'aller au-devant des "jeunes, là où ils se trouvent, dans les rues, les places (...), les boîtes et discothèques et dans les zones les plus +chaudes+ de nos métropoles".

"Afin que les enfants aient un avenir, il faut d'abord leur donner confiance en eux-mêmes, qu'ils s'estiment et soient dignes...pour que naisse en eux de désir d'étudier...de bâtir sans plus dépendre d'autrui, d'avoir des projets de vie dignes et gratifiants". Il faut également passer d'une pastorale passive à une pastorale active, rencontrer ces jeunes là où ils vivent, dans les rues dégradées de nos métropoles".

"On considère généralement avec défiance celui ou celle qui vit dans la rue", a souligné Mgr. Marchetto, présentant le troisième volet du document consacré aux sans domicile fixe. "Le fait d'être sans foyer fait qu'on est en présence de personnes sans voix ni nom, qui perdent rapidement leurs droits et qui, incapables de se défendre, ne trouvent pas le moyen de redresser leur situation."

"Si elles sont souvent insuffisantes les solutions pastorales ne manquent pas...de la part des paroisses, organisations catholiques, mouvements ecclésiaux et nouvelles communautés. Qui va à la rencontre de ces frères et sœurs dans le besoin constituent un réseau d'amitié et d'aide riche de solidarités".

"Les pauvres ne suscitent plus la compassion", regrette par ailleurs dans ce document le Vatican, notant l'"agacement croissant envers ceux qui mendient".
Même si elle relève que dans ce domaine "les réponses pastorales adaptées ne manquent pas", l'Eglise invite enfin ses fidèles à "aller à la rencontre des personnes sans domicile fixe (...) pour combattre l'isolement dans lequel elles vivent".

Enfin, le Secrétaire du dicastère a évoqué le "lien étroit existant entre la pastorale de la rue et le Seigneur qui en est la source, dans le mystère de l'incarnation et dans l'Eglise qui a une option préférentielle pour les pauvres à évangéliser, dans le respect de leur conscience et de leur liberté et dans leur capacité même d'évangéliser". (source : VIS)

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