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du 26 au 29 juin 2007 (semaine 26)
 

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2007-06-29 -
PUBLICATION DU "MOTU PROPRIO" SUR LA MESSE "TRIDENTINE"

Le 27 juin le cardinal  Bertone, secrétaire d’État, a expliqué aux représentants de diverses conférences épiscopales le contenu et l’esprit du "motu proprio" (décret) de Benoît XVI visant à libéraliser la célébration de la messe "tridentine" en latin.

Quinze personnes ont participé à la réunion précise le P. Lombardi, directeur de la salle de presse, parmi lesquelles Le cardinal Ricard, président de la Conférence des évêques de France, le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon et Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris.

Ce décret  devrait être publié dans "quelques jours", a annoncé jeudi le Vatican dans son communiqué. « La publication du document est prévue dans quelques jours, lorsqu'il aura été adressé à l'ensemble des évêques, avec la date de son entrée en vigueur. Il sera accompagné d'une lettre détaillée du Saint-Père », de façon à expliquer l'origine et la portée du document.

Selon des nouvelles diffusées en Allemagne par « Die Welt », ce pourrait être autour du 7 juillet,  pour d'autres sources, plus tôt encore.

Dans cette "lettre personnelle", Benoît XVI explique "pourquoi il remet en valeur la forme liturgique pré-conciliaire qui constitue une grande richesse" pour l'Eglise, a précisé le cardinal Tarcisio Bertone. Le "motu proprio" supprimerait la nécessité d'une dispense de l'évêque avant une célébration en latin dans le rite saint Pie V. Il suffira qu'une assemblée rassemble 30 fidèles pour que la célébration selon le rite préconciliaire soit possible.

Ce "motu proprio" ne supprime pas la liturgie moderne mais ouvre la porte à un usage plus large de l'ancienne, comme le réclamaient les intégristes adeptes de Mgr Lefebvre.
L'un de leurs chefs de file en France, l'abbé Philippe Laguérie, s'est déclaré "très content que ce document arrive". "Mais je ne peux pas le commenter puisque je ne l'ai pas lu, il faut savoir s'il y a des conditions et ce qu'elles sont".

Même tonalité du côté de la Fraternité saint Pie X : "On n'a rien de particulier à ajouter pour le moment, dit son porte-parole l'abbé Alain Laurans, on attend le document". Il ajoute qu'un tel geste facilitera les relations avec le Vatican mais que "les questions doctrinales demeurent". Le départ des intégristes, rappelle-t-il, était dû à "un ensemble de raisons, dont la liturgie n'était qu'un élément". Régler la question de la messe tridentine n'empêchera pas les divergences notamment sur l'oecuménisme, ajoute-t-il en substance.

Le communiqué du Vatican indique que le "motu proprio" concerne "l'usage du missel promulgué par Jean XXIII en 1962": il s'agit de la dernière version de la messe "selon saint Pie V", encore appelée "messe tridentine" (liturgie en latin célébrée par un prêtre le dos tourné aux fidèles) qui a subi de nombreuses retouches depuis sa promulgation au XVIème siècle.

Le communiqué du Vatican précise que Benoît XVI s’est rendu personnellement à cette réunion « pour saluer les membres présents et s’est entretenu avec eux lors d’une conversation approfondie durant une heure environ. »

Alors que les fidèles, dans leur immense majorité, sont aujourd'hui attachés à la liturgie moderne, célébrée dans leur langue, de nombreux évêques craignent d'être soumis aux pressions des petites minorités activistes qui ont fait de la "messe de saint Pie V" leur cheval de bataille. C'est le cas en France, où un noyau actif d'intégristes, souvent proches de l'extrême-droite, occupent illégalement plusieurs églises.

A la fin de l'année 2006, les cardinaux français avaient exprimé à Benoît XVI leurs réticences devant la retour en grâce de la messe tridentine. (information : Service de presse du Vatican)

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